Couverture fascicule

Le temps et la mort dans The Moviegoer

[article]

Fait partie d'un numéro thématique : RANAM N°4 : Romanciers sudistes
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 98

LE TEMPS ET LA MORT DANS THE MOVIE-GOER

Qui aborde le roman de Walker Percy The Movie-Goer 1 se trouve plongé dans un temps à première vue fort éloigné du «temps visqueux » qui règne dans le roman faulknérien et chez tant de romanciers sudistes postérieurs à Faulkner. Le récit n’est pas ici, apparemment , voyage capricieux et nécessaire dans la mémoire d’un individu et l’expérience d’une famille ou d’une communauté, mais bien collection d’instan¬ tanés qui saisissent sur le vif le héros dans ses activités quotidiennes — travail au bureau, dîners en famille, soirées devant l’écran — ainsi que les silhouettes, étrangement vivantes, des inconnus qu’il croise dans la foule. Les «minutes» se suivent et ne se ressemblent pas. Il pleut et la lumière est de cendres. Les nuages bleuissent ou le ciel s’illumine de vert. Une tempête fait cliqueter les vitres. John Bickerton Bolling, dit aussi Jack ou Binx, tâche de savourer consciemment chaque instant comme il se présente sans se livrer à la recherche du temps perdu. Et pourtant Jack, qui, malgré sa réussite matérielle et son adaptation apparente, se sent étranger au monde qui l’entoure, est engagé dans une quête multiforme où la conscience du temps demeure toujours un facteur essentiel.

Vivant dans le Sud contemporain — l’action se situe à la Nouvelle-Orléans à la fin des années cinquante — ■ le héros se meut dans un temps limité. L’avenir même semble fermé. Ses projets sont modestes et ne concernent que la demi-journée ou la journée qui suivent. Réus¬ sira-t-il demain à emmener Sharon, sa secrétaire, à la plage ? Chose caractéristique, les seuls plans à terme un peu lointain qu’il est capable de faire touchent sa profession d’agent de change. Envisager l’avenir financier de ses clients et le préparer, voilà tout ce qu’il demande (p. 65). Son flair lui permet de prédire des fluctuations financières (p. 30). Mais quel que soit le succès et le plaisir avec lesquels il exerce

1 The Movie-Goer (New York, Knopf, 1961) valut à son auteur le National Book Award en 1962. C’était le premier roman de Walker Percy (1916-) un Alabamien qui fit ses études

en Caroline du Nord et à New York et vit maintenant en Louisiane, où il pratique la médecine. «Percy is by training a psychiatrist, by interest a philosopher, and he has a certain concern with theological problems». (Jerome Thale, «Alienation on the American Plan», Forum, vol. VI, Summer 1968, 36-40, p. 36). Le deuxième roman de Percy, The Last Gentleman (N. Y. Farrar Straus and Giroux) parut en 1966, le troisième en 1971. En outre, Percy a publié de nombreux articles, en particulier dans The Commonweal, The Partisan Review et Harper's ; il est sans doute l’un des plus importants écrivains sudistes à s’être révélé durant les années 60.

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw