Plan

Chargement...

Figures

Chargement...
Couverture fascicule

Les autorités municipales et la lutte contre l'incendie en Ille-et-Vilaine au XIXe

[article]

Fait partie d'un numéro thématique : L'incendie
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 31

■ Jean-François TANGUY

Les autorités municipales et la lutte contre l'incendie en Ille-et-Vilaine au XIXe siècle

Pas davantage que les souvenirs personnels, la mémoire collective ne peut guère prétendre au rang de témoin fiable. Essayons pourtant de l'interroger sur ce qu'évoque pour elle l'image de l'Europe industrielle du XIXe siècle : on trouvera sans doute dans ses profondeurs de nombreuses et contradictoires figures, mais difficilement celles de grands incendies dévastateurs, ni les centaines de maisons détruites à Rennes en 1720, ni, a fortiori , les milliers brûlées à Londres en 1665, ni l'incendie de Rome, ni celui de Moscou. Il faut s'égarer sur des marges incertaines, aux limites du monde sauvage mal saisi par l'intelligence humaine, pour retrouver de telles catastrophes, à Chicago en 1871 par exemple. Pour nous en tenir à la France, le visage de l'incendie s'identifiera plutôt à tel fait social, révélateur des peurs, des paniques et des jugements de l'esprit contemporain, avec pour lieux privilégiés les rassemblements de foule huppée (l'opéra-comique en 1887, le bazar de la charité en 1 897), ou les habitations misérables des pauvres gens, ou encore à la destruction des bâtiments publics chargés d'une haute valeur symbolique, particulièrement lors des ravages des guerres -étrangères (le château de St Cloud en 1870) -ou civiles (le palais des Tuileries en 1871). Tous ces cas ont peu à voir avec les calamités capables de détruire une ville entière et issues de la fatalité, l'urbanisme étant partout défectueux, que connaissaient à l'envi les âges précédents. Nous essayerons donc d'analyser les caractères de cette mutation, avant de décrire la façon dont les collectivités locales, dont la prise d'autonomie est, en France, un des faits majeurs du siècle, prétendent y faire face. Puis, nous nous interrogerons sur les types de précaution, encore fort simples par rapport à notre époque, qu'on estime nécessaires pour se protéger des incendies dans un département très massivement rural. Il sera temps alors de dépeindre la manière dont s'organise la lutte, particulièrement par l'entremise des corps de sapeurs-pompiers, en plein développement ici comme ailleurs.

Le feu : mutations en profondeur d'un phénomène

Le phénomène, si l'on s'en tient aux considérations qui précèdent, devrait donc se situer, et se montrer, en régression sur l'ensemble du siècle. Or, ouvrons ce document multiforme, cette mine d'or de l'histoire sociale de la France du XIXe siècle que constitue le Compte général de l'administration de la justice criminelle . En principe, tous les incendies ayant éclaté en France, et qui ont eu un témoin, devraient s'y retrouver. L'incendie n'est en effet jamais un incident banal. Ou bien il s'agit d'un acte volontaire, alors qualifié crime par le code pénal, et puni en conséquence par la mort ou les travaux forcés selon l'article 434. Ou bien il résulte de la négligence, de l'imprudence, et on est en présence d'un délit, réprimé par l'article 458. Ou encore, il s'agit d'un incendie casuel ou accidentel, qui ne constitue ni crime ni délit, ni même contravention, à moins qu'il n'ait été occasionné par l'inobservation d'un règlement de police l. Mais dans tous les cas,

1. Louis COURCELLE, Répertoire de police administrative et judiciaire, Paris-Nancy, 1899, p. 849.

Revue d'histoire du XIXe siècle -1996

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw