Paul Valéry l''avait remarqué avec malice en son temps : Tout revient comme les jupes et les chapeaux (1). Après des décennies d''études littéraires hypnotisées par ce que l''on pourrait appeler le «tout référentiel » , ce que certains ont pu considérer comme la Terreur dans les Lettres – le «Structuralisme » , pour aller vite – a instauré le régime du «tout textuel » . Le dogme de la lecture immanente (le Texte, rien que le Texte, tout le Texte), de la fameuse clôture textuelle, de l''autotélicité du langage poétique notamment, a réglé le sort de l''extra-linguistique de façon radicale : en l''ignorant. De ce point de vue, la fameuse formule de Samuel Levin (2) : [...] «le poème engendre son propre code dont le poème est le message unique » est parfaitement emblématique d''une attitude de réception qui a voulu privilégier les modes de fonctionnement internes du texte au détriment de toute relation avec le monde ordinaire. On connaît les fameuses réflexions de Roman Jakobson sur la fonction poétique du langage, ses positions sur l''autotélisme, les équivalences et les parallélismes qui constituent de nos jours la doxa de toute une partie des études littéraires. Je renvoie sur tous ces points à des synthèses récentes et bien informées (3). Or, dans ce domaine aussi, le réel est têtu. L''enseignant sait d''expérience que les rapports du textuel à l''extra-textuel se posent régulièrement à ses élèves/ étu-PRATIQUES N° 93, Mars 1997

RÉFÉRENCE PARLER : LE RETOUR DU REFOULÉ

Notule sur les traitements de la référence en régime de lecture littéraire en général et poétique en particulier

Jean-Pierre GOLDENSTEIN