D.-C. MARTIN
En noir et blanc ou en couleurs, que voir dans les clips sud-africains ?
LA présente note se donne une fonction essentiellement explo¬ ratoire. Après avoir tenté de saisir comment la musique popu¬ laire sud-africaine a ressenti et retransmis les transformations sociales et politiques qui se sont produites depuis une trentaine d’années (1), j’ai essayé de voir ce qu’en montraient des vidéogram¬ mes musicaux, autrement dit des clips. Une telle recherche se heurte toutefois à de nombreux problèmes méthodologiques, et tous n’ont pas été ici surmontés.
Analyser des clips sud-africains : précautions liminaires
Les clips musicaux n’ont guère, jusqu’à présent, été étudiés. On hésite encore, semble-t-il, à les considérer en tant qu’expres-sions d’une situation socio-culturelle, qu’indicateurs des changements qui la parcourent, qu’«objets politiques non identifiés » si l’on veut (2). Définis comme «[...] des énoncés visuels de trois ou quatre minutes conçus pour être adjoints de manière artistique à une chanson dans le but d’accomplir plusieurs objectifs de communication » (3), ils combinent trois champs (images, musique et paroles) susceptibles d’être eux-mêmes composés de plusieurs éléments. Dans l’idéal, il convient donc d’analyser chacun de ces champs et leur fonction¬ nement en tant qu’énoncé les réunissant. L’étude des paroles est la moins problématique ; pour peu qu’on les possède... Certains sont en langues africaines et je n’ai pas les traductions des textes des chansons ; d’autres sont en anglais, transcrits à l’audition avec les risques d’erreur que cela comporte (4). La difficulté est présente,
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