Couverture fascicule

La guerre tchadienne : une mise au point

[article]

Année 1989 35 pp. 138-141
Fait partie d'un numéro thématique : L'argent de Dieu
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 138

MAGAZINE

La guerre tchadienne : une mise au point

Dans son numéro 33, Politique africaine a publié un article de Robert Buijtenhuijs («La rébellion tchadienne : guerre Nord-Nord ou guerre Nord-Sud ? ») critiquant certaines interprétations du conflit tchadien.

Désireuse de clarifier le débat sur cette question, notre revue donne ici la parole à Jean-Pierre Magnant qui souhaite apporter quelques pré¬ cisions.

Résumer la guerre (ou les guerres ?) du Tchad à une formule du type «guerre Nord-Sud » ou «guerre Nord-Nord » serait tout aussi absurde que de dire qu’il n’y a eu aucun aspect ethnique à l’ensemble du conflit. De plus, vue la complexité des faits, toute affirmation péremptoire peut toujours être contredite, sur¬ tout lorsque l’on s’en tient aux grandes lignes... ce qui fut toujours mon cas toutes les fois que j’ai écrit sur les problèmes politiques du Tchad contemporain. On ne dira donc jamais assez que toute affirmation doit être nuancée, les miennes les premières. Je maintiens pourtant l’essentiel de ce que j’ai écrit et je m’en explique.

Les «Sudistes » (i.e. les animis¬ tes habitant les actuels départe¬ ments suivant : Mayo-Kebbi, Tand-jilé, Logone occidental, Logone oriental, Moyen-Chari et Salamat) n’ont commencé à être razziés que vers la fin du XVIII' siècle pour les régions proches des rives du Chari (prise de Mafaling vers 1770) avec l’expansion baguirmienne. Les

Baguirmiens ne razzient pas les Sara avant 1870. Alors que la pres¬ sion se fait plus vive sur la vallée du Chari, les Foulbé, qui se cons¬ tituent en Empire (d’jihad d’Ous-mane dan Fodio) commencent à s’attaquer aux Moundang et aux Toupouri. Il faut encore attendre la première moitié du XIXe siècle pour que des raids systématiques soient organisés vers les pays mbun ou ngambay et ce n’est qu’à la fin du siècle que les razzias toucheront les pays laka, kaba ou gbaya. Paral¬ lèlement, la structuration des États satellites du Ouaddaï (chefferies de Haraze-Mangueigne et de Châ) s’opère vers 1830 : après avoir mis les Rounga et les Banda en coupe réglée, ces États, poussés par leur puissant protecteur, ne s’en pren¬ dront aux Sara-kaba et aux Ngama guère avant 1880. Ces raids sont souvent le fait des «sui sinda » (i.e. «les cavaliers arabes » d’après les traditions ngama) et c’est à la suite de l’un d’entre eux que sera fondée Maro, peu avant l’installa¬ tion française. Arabes, Baguirmiens, Foulbé, Ouaddaïens (auxquels se

138

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw