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Un dépotoir de forgeron dans un puits de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle sur le site des Hallettes à Compiègne (Oise)

[article]

Année 1997 NS 13 pp. 239-241
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Revue archéologique de Picardie N° spécial 13 - 1997

UN DÉPOTOIR DE FORGERON DANS UN PUITS DE LA FIN DU XVe OU DU DÉBUT DU XVIe SIÈCLE SUR LE SITE DES HALLETTES

À COMPIÈGNE (OISE)

Vincent GOUSTARD

Ces déchets ont été découverts dans un puits réutilisé comme dépotoir vers la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle. Le puits est situé au nord du chantier de fouille en fond de parcelle, délimitée par une voirie.

De nombreux objets métalliques ont été recueillis dans les couches de comblement ainsi qu'une importante quantité d'objets et d'ébauches façonnées dans de l'os ou dans des andouillers de cervidés. Les résidus métallurgiques pèsent environ 2,5 kg. Ils se composent principalement de culots et de battitures de forge.

Les culots de forge sont compacts et ils ont un profil convexe très prononcé. Ce type de déchet se forme au fond des bas foyers de forge. Ces derniers sont soumis à une ventilation artificielle (soufflet et tuyère), latérale et descendante. Les culots résultent de la fusion des impuretés du métal, de la paroi foyer de forge, et sans doute d'une partie du décapant. La scorie liquéfiée s'écoule (à des températures généralement estimées aux alentours de 1200°) au travers des charbons de bois tandis que le métal (point de fusion proche de 1500°) est contenu en surface, dans les charbons incandescents.

Sept culots sont complets (fig. 1). Les plus petits ont environ 5 cm de diamètre et 4 cm d'épaisseur. Ils pèsent entre 0,1 kg et 0,15 kg. Leur surface est recouverte de protubérances d'aspect vitreux. Les cendres et les charbons de bois ont laissé leur empreinte sur le fond des culots. Le fer métal est assez rare. Les plus grands culots ont 8 cm de diamètre et 3,5 cm d'épaisseur. Deux pièces sont complètes. Le premier pèse 0,37 kg. La zone de contact du culot avec la paroi du foyer est rouillée superficiellement. En section une bande poreuse marque l'interface entre la paroi et la scorie. Un dépôt de surface, vitreux, de quelques millimètres d'épaisseur recouvre une zone de soufflures. De la scorie

grise dense (sans doute un complexe de fayalite- wustite) constitue le reste de la pièce. Des charbons de bois sont incrustés à la base du culot. Le deuxième culot est ovalaire. Il mesure 11 cm de long, 7 cm de large et 3,5 cm d'épaisseur maximale. Il pèse 0,28 kg. La pièce est épaisse au centre et elle s'amincit à chacune des extrémités. La surface bombée est très siliceuse et on y voit plusieurs empreintes de charbons. Les nombreuses cavités de la partie supérieure sont sans doute l'indice d'une ventilation puissante.

Les culots étaient associés à des nodules de vvterres noires". Après examen des prélèvements, il s'est avéré qu'il s'agissait de battitures de forge contenues dans un sédiment cendreux (fig. 2). Ce sont de fines écailles de fer, parfois très longues, qui se détachent lors du martelage d'une pièce de métal. On rencontre également quelques petites billes.

Les fragments de parois sont peu nombreux et de petite taille. Il s'agit de la partie superficielle des parois latérales des bas foyers qui étaient sans doute arrachées lors des vidanges. Des nettoyages réguliers et la réfection des parois permettaient d'extraire les culots de scorie qui encombraient les bas foyers. Ces curages n'étaient pas systématiques puisque certains blocs de scorie sont constitués par la superposition de deux culots. Les fragments, de rebattement des bas foyers, les plus épais ont deux centimètres d'épaisseur. Il s'agit d'un limon argileux très pulvérulent. Le matériau contient quelques grosses inclusions siliceuses ou calcaires. Des empreintes de végétaux sont conservées au revers des parois. Ces végétaux ont pu servir de dégraissant. L'altération de surface est très pronon-

•AFAN

La Petite Beauce

F - 91 530 SAINT-CHÉRON

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