A propos d'un tableau :
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de Françoise Duparc
Le Musée des Beaux-Arts de Marseille conserve un tableau de l'école provençale du xviii* siècle, La Marchande de tisane, représentant une jeune femme vêtue d'une robe grise que protège un tablier blanc à bavette d'où émerge un fichu rayé de bleu. Elle porte la coiffe blanche des femmes du peuple. Une fontaine est suspendue à ses épaules et elle tient un gobelet de la main gauche (cf. pi. XXVIII) \
Le peintre, Françoise Duparc 2, un des meilleurs maîtres de l'école provençale, peignit, avec sincérité et une rare exactitude, divers types populaires, hommes et femmes, rencontrés dans la rue ou à l'intérieur de maisons modestes.
Longtemps, cette toile, considérée à juste raison comme un des chefs- d'œuvre du peintre, s'intitula La Laitière 3. Identification bien surprenante. En effet, à notre connaissance toutes les gravures représentant des laitières,
1. Peinture à l'huile sur toile, 73 X 58 cm ; n° 97 du catalogue 1964.
2. Antoine Duparc, sculpteur marseillais estimé, avait émigré à Murcie, où il s'était marié à une Espagnole qui lui donna plusieurs enfants, dont une fille, Françoise, née en 1726. Vers 1731, il retourne, accompagné de sa famille, à Marseille, afin d'y rouvrir l'atelier de son père, lui-même sculpteur, décédé lors de l'épidémie de peste. Très tôt, la jeune Françoise s'adonne à la peinture. Elle fut, nous assure le peintre Dageville (Dictionnaire des hommes illustres de la Provence, 1786), l'élève de Vanloo. En dehors de deux assez longs séjours, l'un à Paris, l'autre à Londres, Françoise Duparc semble avoir toujours résidé en Provence. Elle mourut à Marseille, le 11 octobre 1778. Pour plus de détails, on peut consulter: Joseph Billioud: Les Duparc, trois générations d'artistes marseillais, dans Mém. Institut historique de Provence, t. 14, 1937, p. 165-187.
3. Catalogue du Musée des Beaux-Arts de Marseille, par Philippe Auquier, Marseille, 1908, 600 p.