Couverture fascicule

La Chine et les mécanismes de développement propre

[article]

Année 2007 98 pp. 75-78
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Q : En quelques mots, pourriez-vous décrire le fonctionnement du mécanisme de développement propre (MDP) prévu dans les accords de Kyoto ?

L es gaz à effet de serre qui sont à l’origine du réchauffement climatique se mélangent dans l’atmosphère et n’affectent donc pas seulement les pays émetteurs. Cela est très différent des pollutions plus locales comme, par exemple, celle de l’eau. Nous sommes confrontés ici à une pollution d’un bien public mondial qui requiert des solutions politiques au niveau planétaire. Bien que les pays riches soient les principaux émetteurs, ils disposent déjà de technologies moins polluantes que les pays en développement. En Inde, pour une unité de PIB produite, on émet en moyenne quatre fois plus de gaz à effet de serre qu’aux États-Unis. Ainsi, l’idée du MDP consiste à prendre l’argent en Occident pour le donner aux pays en développement. Des entreprises européennes, canadiennes ou japonaises peuvent ainsi effectuer des réductions d’émission de gaz à effet de serre, non pas dans leurs propres usines, mais en achetant des droits à polluer à des usines indiennes, boliviennes ou chinoises en finançant leurs investissements technologiques destinés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre… L’effet global de ces pollutions pourra ainsi être réduit plus rapidement à l’échelle planétaire.

Q : Entrons un peu dans les détails. Comment se répartissent les responsabilités des pays ?

Pour participer au Protocole de Kyoto, les pays doivent bien sûr avoir ratifié l’accord. La plupart des pays en développement – dits «pays non-annexe 1 » – ont bien sûr signé, y compris la Corée du Nord, car c’est dans leur intérêt que de recevoir ces transferts technologiques et financiers. La Thaïlande est le seul pays à avoir refusé, considérant que Kyoto permet aux pays riches de continuer à polluer en se défaussant sur les pauvres avec un peu d’argent. Les entreprises des pays «riches » – dits «pays annexe 1 » – peuvent alors acheter des droits à polluer dans les pays «pauvres » . Ce classement n’est pas exempt de critiques. Certains pays pourraient être considérés comme «riches » et entrent tout de même dans la «non-annexe 1 » comme la Corée du Sud et dans une moindre mesure la Chine. Du côté des pays riches, des accords intergouvernementaux définissent des quotas sur les diminutions d’émission des gaz à effet de serre, qui sont ensuite répartis entre les différents secteurs économiques au niveau national. Prenons l’exemple d’une entreprise française qui doit diminuer ses émissions de gaz. Elle a trois solutions : diminuer son volume de production, introduire de nouvelles technologies, ou aller chercher une entreprise dans un pays en développement signataire du Protocole de Kyoto (de la «non-annexe 1 » ). La diminution est estimée, puis certifiée par le Comité exécutif du MDP((2). Ce certificat peut être présenté ensuite par l’entreprise du pays développé pour justifier de n’avoir pas baissé ses propres émissions.

Q : Pouve z-vous nous donner quel ques e xempl e s concrets de projets sur lesquels vous travail lez avec des entreprises des pays en développement ?

Typiquement, prenons le cas d’une sucrerie avec laquelle nous travaillons. Une fois le processus de production terminé, il

1. Carbon Management Consulting opère dans le montage de projets qui entrent dans le cadre du mécanisme de développement propre prévu dans le Protocole de Kyoto. 2. Placé lui-même sous l’autorité de la Conférence des parties au Protocole de Kyoto.

Propos recueillis par GEORGES FAVREAU et JEAN-FRANÇOIS HUCHET La Chine et le mécanisme de développement propre

Entretien avec Philippe Delhaise Directeur de Carbon Management Consulting (1) Do s s i e r

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