Plan

Chargement...

Figures

Chargement...
Couverture fascicule

Réforme de l'éducation ou réforme politique ? [La refonte des manuels scolaires]

[article]

La refonte des manuels scolaires

Année 1997 44 pp. 51-56
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 51

TAIWAN / EDUCATION

La refonte des manuels scolaires

Réforme de l'éducation ou réforme politique ?

LAURENT MICHFXON

Qui aurait imaginé qu'un simple remaniement de manuels scolaires de collège puisse soulever une véritable polémique dans les sphères politiques taiwanaises ? « Connaître Taiwan » (Renshi Taiwan), une série de trois manuels scolaires sur la géographie, l'histoire et la société taiwanaise a été publiée en août 1997. De l'avis de certaines personnalités politiques conservatrices et de quelques professeurs également favorables à la réunification avec la Chine, les manuels sont une « tentative de lavage de cerveau sur les élèves taiwanais ».

A l'origine, cette refonte des manuels scolaires avait pour but de développer la connaissance des jeunes sur Taiwan. En effet, depuis l'arrivée du régime nationaliste en 1949, Taiwan était probablement le seul pays au monde où les écoles n'enseignaient ni la géographie ni l'histoire nationale, mais celles d'un territoire que le gouvernement ne contrôlait pas, la Chine continentale en l'occurrence. Dans son ambition de reconquérir la Chine (fangong clalu), le gouvernement de Tchiang Kai-shek ignorait délibérément l'histoire de Taiwan, pour entretenir l'illusion de la Chine nationaliste. Par conséquent, jusqu'au milieu des années 80, il était interdit de parler le dialecte local (min- nanyii) dans les écoles sous peine d'amendes, alors que cette langue était parlée dans la majorité des foyers.

Des aberrations furent ainsi longtemps enseignées dans les écoles, telle la géographie de la Chine, qui incluait une partie de la Birmanie actuelle, des noms de provinces du nord-est de la Chine datant de l'époque du régime nationaliste en Chine continentale et qui ont disparu depuis 1949. De même, la Mongolie qui figure toujours sur les cartes murales des salles de classes taiwanaises comme partie intégrante de la République de Chine, a proclamé son indépendance en 1921. Dans le même registre, les étudiants taiwanais connaissaient mieux la géographie de la Chine continentale que celle de Taiwan. Jusqu'en 1997, pour l'examen d'entrée au lycée, les élèves devaient apprendre l'histoire de la Chine continentale depuis l'époque des Royaumes combattants, les noms des empereurs qui se sont succédé sous la dynastie des Qing, mais pas les capitales des districts de Taiwan, ni le nom des rivières ou des tribus aborigènes qui peuplent l'île.

En 1986, le Parti démocrate progressiste (PDP) fut légalisé et ses membres autorisés à s'exprimer librement. L'année suivante, la loi martiale fut levée. Puis, en 1988, avec l'arrivée au pouvoir de Lee Teng-hui, un natif de Taiwan, la question de l'identité taiwanaise fut propulsée sur le devant de la scène. L' obsolescence des livres d'école devint alors flagrante : Shih Chi-sheng, auteur d'une étude sur le discours idéologique dans les manuels scolaires explique que « la moitié du contenu des livres d'instruction civique des classes primaires était consacrée à Sun Yat-sen, Tchiang Kai-shek ou Tchiang Ching- kuo » (1). On comprend aisément la nécessité d'une révision de pans entiers du programme scolaire, ne serait-ce que pour familiariser les Taiwanais avec le territoire sur lequel ils vivent.

Devant l'inertie du gouvernement dans la mise en œuvre de telles révisions, la contestation populaire se fit de plus en plus pressante, pour aboutir à des manifestations de grande ampleur. Le mouvement du 10 avril 1994 pour la réforme de l'enseignement fit descendre 20 000 manifestants dans les rues de Taipei, dans ce qui fut le plus important événement du genre depuis la levée de l'interdiction pesant sur les manifestations publiques en 1987 (2). Parents, élèves, spécialistes, hommes politiques et organisations privées dénoncèrent l'utilisation de manuels dépassés, ainsi que l'orientation politique des cours. Ces manifestations de 1994 ont été à l'origine d'un débat qui s'est progressivement intensifié et qui a abouti à un projet de refonte des manuels, dont la rédaction débuta en 1996.

L'introduction de ces nouveaux livres constitue un changement important, qui a suscité un certain nombre de critiques dont les auteurs n'ont tenu que partiellement compte. Ces critiques ont rendu nécessaire d'apporter quelques corrections. Mais somme toute, la controverse suscitée par ces nouveaux livres fut modérée.

Des manuels au contenu novateur...

Les livres d'histoire, de géographie ainsi que celui traitant de la société taiwanaise ont été compilés par une vingtaine d'éducateurs, de professeurs et d'éditeurs, et

PCRSPE CTIV CS C1I!\OISLS \ 44 \O\ CMBRC / 1)[ CTMBRE I W7

51

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw