De L· sane aux gradins (éd. B. Le Gucn), PALLAS, 47, 1997, pp. VII-XVIII.
Le théâtre grec hellénistique à la fin du XXe siècle
Brigitte LE GUEN (GRACO, Université de Toulouse-Le Mirail)
Jusqu'à une date encore récente, le théâtre grec hellénistique occupait une place tout à fait à part dans les études consacrées au drame antique. L'époque classique monopolisait la recherche, car elle était perçue comme le moment suprême d'adéquation entre deux genres littéraires majeurs — la tragédie d'une part, la comédie de l'autre — et une forme spécifique de régime politique, la polis, identifiée à la seule cité d'Athènes1. Les siècles suivants, quant à eux, correspondaient à une époque de déclin inexorable où le théâtre ne survivait plus qu'à titre de divertissement compensatoire offert à des citoyens désabusés et profondément dépolitisés2. Les travaux entrepris toutefois ces vingt dernières années ont permis de revenir sur de tels jugements, formulés hâtivement, de manière souvent unilatérale, par des philologues convaincus notamment qu'en l'absence de textes, il n'est point de salut possible !
C'est pourquoi, en guise d'introduction, je me propose , dans un premier temps, non pas de tracer une chronique méthodique et exhaustive des recherches récentes, mais d'indiquer à grands traits les voies les plus nouvelles et les plus fructueuses qu'elles ont suivies. Un second temps portera sur la manière dont, dans un tel contexte, la présente Table Ronde a été conçue et organisée.
Équivalence encore plus en vogue en France que partout ailleurs, en raison des travaux stimulants de l'École de Paris et de la finesse de ses analyses sur les rapports théatre/cité à l'époque classique.
Sur les causes tant philologiques qu'historiques d'une telle situation, je me permets de renvoyer à mon article " 'Mort de la cité' - 'Mort du théâtre' ? Théâtre et cités à l'époque hellénistique ", REG 1995 : 59-90.
