PALEO - N° 10 - DECEMBRE 1998 - Page 311 à 317
L'ILLUSION CHARENTAISE
Marcel OTTE(1)
Introduction
Dans sa classification des industries moustériennes, François Bordes a systématisé certaines distinctions, déjà opérées précédemment, et y a ajouté des groupes nouveaux.
Avant lui, on distinguait par exemple les industries de grottes ou de plein air, celles chargées en bifaces et celles qui en étaient dépourvues (V. Commont, 1912; H. Breuil et L Kozlowski, 1931; D. Peyrony, 1930).
Avec lui, s'imposent d'autres notions telle celle de Charentien (conçue en relation avec Bourgon, 1951) puis celle de "Moustérien à denticulés" (Fr. Bordes, 1950; 1953 a et b; 1962-1963).
Après lui, des explications non strictement traditionnelles furent proposées afin de justifier ces faciès : fonctionnelles (L. Binford, 1966), chronologiques (P. Mellars, 1969), techniques (A. Turq, 1989), économiques (J.-M. Geneste, 1985, 1989; L Meignen, 1988), liées au degré d'usure et à la densité d'emploi spécifique (H. Dibble, 1984; 1988).
Ces explications simplement univoques furent récemment intégrées dans des procédures plus complexes, à vocation comportementale large, dont le substrat lithique n'est qu'un reflet limité et particulier (N. Rolland, 1981 ; N. Rolland et H. Dibble, 1990).
C'est dans cette perspective et avec quelques cas d'exemples que nous allons tenter d'aborder la "question charentienne".
1. Université de Liège, 7, place du XX- Août, B 4000 Liège, Belgique
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