50e Année 1962

L'INTERVENTION BRITANNIQUE A SAINT-DOMINGUE EN 1793

Introduction

Le 25 février 1793, à Londres, Malouet, au nom d'une de propriétaires de Saint-Domingue réfugiés en signait avec Sir Henry Dundas, Secrétaire d'État pour le Département des Colonies, un traité qui pratiquement livrait Saint-Domingue aux Anglais.

Ce traité, dès qu'il fut connu, provoqua un grand émoi et de vives réactions dans les milieux de l'Emigration, chez le Régent, futur Louis XVIII, et parmi les de son entourage, comme le maréchal de Castries, ancien ministre de la Marine du Roi Louis XVI ; car tous ces hommes du xvme siècle avaient vécu en un temps où l'on considérait Saint-Domingue comme un élément essentiel de notre grand commerce maritime, et même de l'économie française en général.

A une époque où l'on croirait les émigrés royalistes avant tout du soutien à apporter aux maquis vendéens, puis bretons, les correspondances relatives à Saint-Domingue montrent au contraire que ces émigrés ne cessèrent d'accorder une extrême importance à la célèbre « Isle à sucre », parce qu'elle pouvait leur être une base de départ politique, et internationale pour une contre-révolution. En effet, dès le mois de septembre 1793, en application des dispositions du traité Malouet-Dundas, un corps anglais débarquait à Jérémie (Sud de Saint-Domingue), suivi bientôt des émigrés de la Légion Montalembert ; mais ce ne fut qu'en 1795 que

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