Couverture fascicule

René Char : le poème et le lieu

[article]

Année 2012 54 pp. 275-290
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Xavier RAVIER, «René Char : le poème et le lieu » .

Nouvelle Revue d’Onomastique, n° 54, 2012, p. 275-290.

Xavier RAVIER

Université de Toulouse II – Le Mirail

René Char : le poème et le lieu

Lecteur de l’oeuvre de René Char depuis mes jeunes années et ayant eu la chance de rencontrer son auteur plusieurs fois, l’idée a fini par s’imposer à moi qu’un aspect de son écriture poétique pouvait être évoqué devant la SFO sans que cela déroge à nos préoccupations d’observateurs du fait onomastique. S’il est vrai, comme le professait autrefois Émile Benveniste, que «dans l’énonciation, la langue se trouve employée à l’expression d’un certain rapport au monde » 1, on ne peut, alors, que tenir pour légitime le fait de s’adresser à l’énoncé poétique dès lors que celui-ci met en oeuvre des éléments tels que les noms de lieux, non seulement pour désigner ex abrupto divers endroits, mais aussi pour les faire entrer et donc agir à part entière dans le dire poétique. Pour fixer les idées, adressons nous à l’un des premiers ouvrages consacrés à l’oeuvre du poète de L’Isle-sur-la-Sorgue, celui de Georges Mounin publié en 1946 sous le titre Avez-vous lu Char ? 2, auquel Maurice Blanchot se référera dans son livre de 1949

La part du feu3. Dans le travail de Mounin, dès sa deuxième section, annoncé par le titre Provence et pain, nous lisons :

«Le monde où se nourrit la poésie de Char est un monde rural et méditerranéen. C’est un monde d’une extraordinaire unité, et il faut voir là une des hautes garanties de l’authentique.... René Char, il va sans dire, est à cent lieues de tout pittoresque, de tout félibrige encore plus ! Et pourtant le sur-poème infus que constitue son oeuvre est peut-être d’abord un grand paysage involontaire, méditerranéen vrai, Grèce et Provence tout ensemble... »

De plus, Mounin estime que «l’image la plus humblement rustique que René Char ait chargé de ses émotions les plus rares ou les plus humaines, c’est le blé et le pain. Depuis le symbolisme chrétien jusqu’à la rhétorique des littérateurs à la bêche, cette image est si parfaitement éculée qu’il faut s’étonner de retrouver chez Char une image du blé et du pain aussi indépendante, aussi fraîche que s’il était le premier à s’en servir. » D’ailleurs, Char lui-même présente le poète comme «l’homme qui s’épointe dans la prémonition, qui déboise son silence et le répartit en théâtres » , ce qui lui vaut de la part de notre poète le qualificatif de «faiseur de pain » ou encore de «magicien à l’épi » , de

1 Émile BENVENISTE, Problèmes de linguistique générale, Paris, NRF Gallimard, 1974, II, p. 82.

2 Georges MOUNIN, Avez-vous lu Char ?, Paris, NRF Gallimard, coll. Les Essais, XXII, Paris, 1946, p. 19.

3 Rééditions : 1992 (L’Entretien infini), 1993 (La Part du feu).

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