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Remarques sur trois microtoponymes de la banlieue de Clermont

[article]

Année 1984 3-4 pp. 30-33
Fait partie d'un numéro thématique : L'Auvergne
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REMARQUES SUR TROIS MICROTOPONYMES DE LA BANLIEUE DE CLERMONT

Jean-Pierre CHAMBON

I. Clora (Chamalières)

Dans l'utile appendice consacré aux NL de leur Chamalières (Les Amis du Vieux Chamalières, 1979, 379 et 380), André-Georges Manry et Pierre Chazal ont enregistré le nom de terroir Clora, qui survit dans les noms de rues : Chemin de Clora et Chemin de Petit Clora. Ils mentionnent les formes anciennes Florat et Floyrac, «dans la plus ancienne charte du chapitre Notre-Dame », vers 1200. Un texte cité par A. Tardieu (Histoire de la ville de Montferrand et du bourg de Chamalières en Auvergne, Moulins, 1875, 109) donne Florat en 1263. Comme l'identification Florat = Clora paraît très probable sur le plan topographique Manry et Chazal se demandent «si Clora n'est pas une graphie déformée de Florat ».

Nous croyons qu'il s'agit ici de phonie, plutôt que de graphie. Le groupe fl-a dû, en effet, se palataliser autrefois en [çly-] à Chamalières et se confondre à ce stade avec l'aboutissement de cl-. Un autre NL chamaliérois, sainte Cliamine, nom de Sainte Flamine dans le «langage du pais » d'après Savaron (voy. Romania 102, 1981, 236-7), porte d'ailleurs directement témoignage de ce processus phonétique au XVIIe siècle et Antoine Thomas a montré jadis {Romania 38, 374-5) que ce phénomène était attesté dès 1507 en Limagne (Aigueperse) et, peut-être, dès le XVe siècle en toponymie marchoise. Une telle évolution est aujourd'hui restreinte à l'ouest du département du Puy-de-Dôme (Ronjat 2, § 240; A. Dauzat, RLiR 14, 132-3), mais, selon Dauzat, la palatalisation des groupes à second élément latéral a dû «être générale dans la basse Auvergne », en particulier la palatalisation de fl-(RLiR 14, 130, 198), avant d'être recouverte par des retours régressifs dus à l'influence du français diiFusé par Clermont.

C'est par une de ces fausses régressions, si fréquentes dans les parlers auvergnats, que le NL *[çlyorà] < Florat < *Flor(i)acum2 a été restauré en Clora, sur le modèle de Cliarmon [çly-] = fr. Clermont, etc. Ce NL constitue donc un précieux supplémentaire du stade avancé de palatalisation atteint naguère par un parler du suburbium clermontois 3.

II. La Raie-Dieu (Clermont)

Ce lieu-dit clermontois est mentionné dans le testament de Peironelle de Bulhon (1195) :

A la gleisa de Clarmon laisse per m'anoal la lista de la condamina de Cromeda [...] el desme de la vigna D. Ullet a la Raia Deu [...] (ACLP 282, 11-12).

N'ayant pas reconnu notre lieu-dit, Brunei avait d'abord imprimé a la raia d'En et inséré raia au «Glossaire », comme nom commun signifiant «ligne formée par une chaîne de montagnes », -glose tirée de Levy.

Brunei corrigea, par la suite, sa leçon en Raia Deu, dans son Supplément de 1952. Mais il ne porta cette correction que dans la «Table des noms de personne et de lieu », et non dans son glossaire, si bien qu'un aauv. raia «ligne formée par une chaîne de montagnes » a continué de vivre comme

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