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MÉMOIRES DE L'ACADÉMIE
MÉMOIRE
LE PAPYRUS ET LA FABRICATION DU PAPIER
CHEZ LES ANCIENS,
PAR M. DUREAU DE LA MALLE.
Introduction
rl iecture, i 5 juin i832
i* lecture, i 6 août 1 8 3 3
J'avais déjà, depuis vingt ans, dans le vaste dépouillement que j'ai fait pOur mOn ouvrage sur l'histoire ancienne de nos plantes usuelles, élaboré j^ texte concis de Pline sur la fabrication du papier, sans pouvoir en trouver
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d'explication satisfaisante; j'ai renouvelé en 1882 ces recherches.
On ne comprend bien un texte ancien sur une question technique et que lorsqu'on a la plante sous les yeux , et qu'on connaît les procédés de fabrication analogues à celui que l'auteur décrit; car il abstrait d'autant plus que la matière est plus connue de son temps. A bon entendeur demi- mot suffit.
L'usage du papier de papyrus est abandonné depuis neuf siècles et, au xvnf, comme l'a si bien exprimé Voltaire :
Un ramas de lambeaux et de sale chiffon Eternise l'esprit des Pline et des Buffon .
tandis que l'élégant souchet, qui a peut-être reçu l'empreinte du calamus d'Homère et de Moïse , qui a servi à immortaliser le génie des Gracques , de Cicéron et de Virgile, est relégué aujourd'hui dans les marais de la et de la Calabre, où il végète, inaperçu du voyageur distrait, et qu'il a presque disparu de sa terre natale, la basse Egypte, où Prosper Alpin1
1 Voyez le docteur Cirillo , Monographie du papyrus, p. i3,f°. Parma, ap. Bodoni,
9 et 2 fig. Ce Cirillo, médecin cé- lèbre, fut pendu en 1800, par îes ordres