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La fidélité des «famosos traidores» : les fondements jusnaturalistes du patriotisme des afrancesados (1808-1814)

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Fait partie d'un numéro thématique : Fidelitas
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MEFRIM – 118/ 2 – 2006, p. 303-313.

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1. Napoléon confiait à Las Cases que «cette malheureuse guerre m’a perdu ; elle a divisé mes forces, multiplié mes efforts, attaqué ma morale » , 06-05-1816, Mémorial de Sainte-Hélène (1823), Garnier, s. l., 1961, I, p. 609. 2. L. Barbastro Gil, Los afrancesados, primera emigración política del siglo XIX español (1813-1820), Madrid, 1993. 3. Le traité de Valençay (11-12-1813) fut négocié après la défaite définitive des troupes impériales à Vitoria (21-06-1813). Voir le texte, l’article 9 en particulier, dans M. Artola (éd.), Memorias de tiempo de Fernando VII, I, Madrid, 1957, p. 365-366. 4. Voir la circulaire royale du 30-05-1814 dans M. Artola, Los afrancesados, Madrid, 1989, p. 247-248. 5. «Pero no, no hay circunstancias capaces de autorizar la horrible apostasía, la negra traición y la infamia de cooperar a la esclavitud y ruina de su patria » : Los famosos traidores refugiados en Francia convencidos de sus crímenes y justificación del Real Decreto de 30 de mayo, por F. M. M. M. C., Madrid, 1814, p. 5. Sur les répliques à ce pamphlet voir J. López Tabar, Los famosos traidores, los afrancesados durante la crisis del antiguo régimen (1808-1833), Madrid, 2001, p. 149-153. 6. L. Dupuis, À propos d’ «afrancesamiento » , dans Caravelle, cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, 1, 1963, p. 141-157.

La fidélité des «famosos traidores »

Les fondements jusnaturalistes du patriotisme des afrancesados (1808-1814)

Jean-Baptiste BUSAALL

Lorsqu’en 1808 Napoléon décida de consolider le contrôle français sur la péninsule ibérique en la faisant entrer dans son système européen, il n’imaginait pas qu’il engageait l’Empire dans une guerre qui à terme allait le perdre1. Son intervention fit entrer la Monarchie espagnole, pourtant son alliée, dans une crise fondamentale dans un contexte d’affrontement civil qui bouleversa les grilles d’interprétation des positions politiques. À partir de 1812 les troupes impériales commencèrent leur repli. Les Espagnols qui pensaient avoir à craindre pour leur vie du fait de leur engagement auprès du roi «intrus » Joseph, les suivirent dans un exode qui les mena jusqu’en France2. Pour se sortir de son mauvais pas, Napoléon pacta avec Ferdinand, prisonnier à Valençay depuis 1808, son retour en Espagne et la promesse de restituer le rang social et les biens des Espagnols qui avaient collaboré avec la monarchie bonapartiste3. Ceux-ci, les afrancesados, s’empressèrent de proposer leurs services à Ferdinand VII dans l’espoir de pouvoir rapidement rentrer, mais ce dernier, après avoir accompli un coup d’État absolutiste contre le nouveau régime libéral mis en place par la Constitution de Cadix, ne tarda pas à condamner à un exil prolongé tous ceux qui avaient fui4. Les afrancesados qui pouvaient arguer du fait qu’ils n’avaient fait qu’obéir aux ordres de collaborer, donnés de façon réitérative par Ferdinand à partir de 1808, ne tardèrent pas à produire des défenses et justifications. C’est alors que Frère Manuel Martínez lança anonymement son réquisitoire contre les «fameux traîtres » dans lequel il affirmait sans appel que : «non, il n’y a pas de circonstances capables d’autoriser l’horrible apostasie, la noire trahison et l’infamie de coopérer à l’esclavage et à la ruine de sa patrie » 5. La collaboration avec le régime de Joseph Bonaparte fut une tâche politique qui marqua ces Espagnols jusqu’à leur mort, c’est-à-dire pour certains d’entre eux bien au-delà de la fin de la Guerre d’Indépendance et donc de l’existence du régime afrancesado en tant qu’option politique. Le terme afrancesado s’était imposé au cours du conflit comme un synonyme de «traître » avec une forte connotation insultante6. Avant de désigner exclusivement les partisans de Joseph, il avait été utilisé dans le camp patriotique de façon volontairement ambigu par les «serviles » (conservateurs anti-révolutionnaires, contre-révolutionnaires ou réactionnaires) pour dénigrer les libéraux (partisans de la souveraineté nationale et de l’élaboration d’une Constitution libé

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