LE MONASTERE DE TREMITI AU XI* SIECLE

D'APRÈS UN CARTTJLAIRE INÉDIT

Le voyageur qui suit la côte italienne de l'Adriatique depuis Bari jusqu'à Ancóne, après avoir dépassé l'éperon montagneux du Gargano, aperçoit au large un groupe de petites îles rocheuses: ce sont les îles de San Domino, San Niccolo et Cap- perara, qui forment avec un quatrième ilôt plus petit l'archipel de Tremiti. Ces îles ne sont point inhabitées, comme on pourrait le croire au premier abord: la plus grande (S. Niccolo) est un lieu de relégation pour les forçats. Vers la fin du siècle dernier, s'y trouvait une abbaye, autrefois puissante, dont l'histoire peu connue ne laisse pas d'être curieuse. Occupée successivement, du XIe au XIVe siècle, par les Bénédictins et les Cisterciens, il est difficile de savoir à quelle époque précise elle fat fondée. S'il faut en croire l'historien du Mont-Cassin, Léon d'Ostie, le monastère de Tremiti était à l'époque de Didier, roi des Lombards, une dépendance de l'abbaye du Mont-Oassin u cella hujus cœnobii „ ; sous le règne de Charlemagne, le célèbre Paul Warnefrid ou Paul Diacre, ancien secrétaire du roi Didier, y aurait été envoyé en exil (1). Mais aucune de ces deux assertions ne peut être sûrement acceptée. Tout ce que nous pouvons affirmer, c'est que dans les premières années du XIe

Mélanges d'Arch. et d'Ilist. 1897. 27