Le livre en question.

La censure au Congrès international

contre la pornographie (Paris, 1908)

ANNIE STORA-LAMARRE

Au tournant du siècle, les études de législation comparée prennent en France un grand développement sous les auspices de l'Institut de droit international fondé en 1873. Dans les ouvrages de doctrine d'histoire du droit, les revues spécialisées, les thèses de doctorat, ou les programmes ouverts par les facultés de droit et par l'Académie des sciences morales et politiques, les références aux lois étrangères sont toujours invoquées à l'appui des propositions de réforme ou d'action pour harmoniser le plus grand nombre possible de législations. Compte tenu de ces assertions, il est intéressant d'éclairer les conditions dans lesquelles le Congrès international contre la pornographie du 21-22 mai 1908 1 s'est tenu pour apprécier les fondements du discours de la censure en Europe, et la mise en œuvre de la défense des Etats «civilisés» contre «l'ordure».

Les mutations technologiques

La répression de l'écrit obscène est un problème «universel qui menace tous les peuples ». Ce point de vue exprimé par les contemporains dans un langage chargé de crainte et d'émotion ne se comprend qu'à la lumière des mutations technologiques de l'époque, de ce que les historiens du livre désignent du terme

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