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La Côte ou Max Jacob collecteur de lui-même

[article]

Année 1985 7 pp. 5-12
Fait partie d'un numéro thématique : Actes du colloque international de 1983
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LA COTE OU

MAX JACOB COLLECTEUR DE LUI-MEME

Il n’est pas un lecteur de Max Jacob qui ne soit frappé par la cons¬ tance de son inspiration bretonne. Elle circule tout au long de son œuvre, souterrainement quelquefois mais sans défaillance, à côté d’un certain nom¬ bre d’autres pas toujours décelables. Il ne cesse d’avoir recours à elle, d’y pui¬ ser de nouvelles forces, même quand le propos en cours ne semble pas néces¬ siter son intervention. Au point que l’on peut se demander si ce n’est pas elle qui le sollicite impérativement pour susciter en lui ces inflorescences de bril¬ lants échappatoires destinés à donner le change, ces vols de phalènes tour¬ noyant autour d’une lampe de nuit. C’est là, du moins, ce que j’éprouve à le lire et nous savons que chacun de nous ne peut réagir à certaines lectures qu’en raison d’un obscur coefficient personnel. Il y a des domaines où l’im¬ partialité nous condamne aux ténèbres extérieures. Max Jacob n’a-t-il pas dit lui-même que «l’émotion artistique cesse où l’analyse et la pensée intervien¬ nent». Il s’agit de savoir si l’on préfère l’émotion à tout le reste. Mais le reste ne participe-t-il pas à l’émotion elle-même ? C’est ce qui justifie notre désir d’y aller voir de plus près.

J’ai rencontré Max Jacob à trois ou quatre reprises à partir de 1935. La première fois, ce fut dans l’un des deux grands cafés de Quimper qui cer¬ nent sa maison natale de si près qu’il semblait toujours y être chez lui, rece¬ voir les habitués comme ses hôtes et y tenir sa cour en même temps qu’il y jouait le Neveu de Rameau, ayant besoin d’un auditoire et non pas de cour¬ tisans. J’étais «Petit Chose» au Lycée La Tour d’Auvergne où j’avais fait mes études comme lui-même. Au cours des deux années qui précédaient, j’avais tenté mes premiers essais poétiques, étudiant à Rennes, dans un cénacle de la rue Hoche et dans divers journaux ou revues paraissant en Bretagne et en Normandie. Ce monsieur Jacob, membre éminent de la bourgeoisie quimpé-roise dont je n’avais pas la moindre idée, j’aurais voulu le faire parler du style , de la situation et de la surprise, trois mots de la préface du Cornet à Dés que je n’entendais pas clairement. Mais l’ami qui m’a présenté au poète s’est trouvé à lui dire, sans aucune intention, que j’étais bretonnant de naissance, bigouden de surcroît. Aussitôt il s’est animé pour me dire que lui aussi savait un peu de breton, qu’il n’en savait pas beaucoup, en vérité presque pas, mais qu’il avait fait paraître un recueil de chants celtiques intitulé La Côte, avec une traduction de sa main. Première nouvelle pour moi de cet ouvrage.

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