Note sur la topographie de Cularo
Benoît Helly
V
A LA LECTURE DE RÉCENTS BILANS faits par J.-P. Jospin et de l'importante bibliographie qu'il a alors recensée, la topographie de Cularo a fait couler beaucoup d'encre, bien que Grenoble n'ait pourtant pas bénéficié d'autant de découvertes ou de fouilles que d'autres villes romaines régionales telles que Annecy ou Vienne
Le propos n'est pas ici de reprendre encore une fois point par point les don¬ nées épigraphiques, historiques et archéologiques, mais d'essayer d'apporter un nouvel éclairage, rompant avec une lecture du site qui apparaît figée dès la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle.
Les origines de Grenoble
La localisation des origines de Grenoble est controversée : rive droite ou rive gauche? Les tenants des sites fortifiés de hauteur situent l'oppidum sur les contre¬ forts qui dominent Grenoble, sur le mont Rachais ou sur le Rabot (Prudhomme 1988, Girard 1969) Les opposants préfèrent mettre en évidence une localisa¬ tion rive gauche, à l'emplacement d'un tertre qui émergerait de quelques mètres de la plaine alluviale, favorisant ainsi une occupation dès la période gauloise (Blan¬ chard 1911). Cette hypothèse est confortée par la présence de quelques éléments archéologiques pouvant être datés des deux derniers siècles avant notre ère. . .
Aucun élément archéologique ne vient conforter la première hypothèse. Les analyses topographiques récentes sur plusieurs agglomérations régionales mon¬ trent de plus que le schéma «oppidum/site escarpé» doit être en partie reconsidéré.
(1) JOSPIN Jean-Pascal, Topographie de Grenoble gallo-romain, 2001 et JOSPIN J.-P., Grenoble, de Cularo à Gratianopolis, in Atlas culturel des Alpes, 2004. Pour la bibliographie, nous renvoyons à l'article de J.-P. Jospin de 2001 et nous n'indiquerons dans cette présente note que les ouvrages et articles cor¬ respondant à nos propos.
(2) Voir la bibliographie en fin d'article.
Le Monde alpin et rhodanien, 1er -4e trimestres 2005, pp. 83 à 88.
