«La Jeanne Sappey »
Une tradition de Viriville en Bas-Dauphiné
Marie-Louise Brochier et Alice Joisten
:ommune de Viriville (Isère). Elle a lieu
anche le plus rapproché de la Sainte-Jeanne selon l'ancien calendrier des saints (21 août). Depuis des décen¬ nies, elle est prétexte à de nombreuses festivités qui se déroulent sur plusieurs jours. Connue à plus de trente kilomètres à la ronde, elle atti¬ rait, et attire toujours la population de nombreux villages et bourgs voi-
Selon la tradition, le nom par lequel on la désigne serait celui d'une vieille célibataire qui, en 1802, aurait légué ses biens aux «mainots » (gar¬ çons célibataires) de Viriville afin qu'ils puissent chaque année faire la fête. Sa célébrité tient à une sorte de cérémonie qui, aussi loin que re¬ monte la mémoire des plus anciens habitants de la commune, fait partie des festivités : la lecture publique et solennelle du «testament » de cette Jeanne Sappey. C'est en fait un texte humoristique, modifiable d'année en année, dont nous présentons une version ci-dessous : celle de 1929 Plus tardivement, mais toujours au siècle dernier, un vieux garçon sur¬ nommé Champlain aurait suivi l'exemple de Jeanne Sappey, mais cette fois en ajoutant une donation pour des filles. Ainsi, malgré le rôle pré¬ pondérant de Jeanne dans l'image de la fête, deux testaments étaient gé¬ néralement lus successivement, en présence d'un «notaire », cette lecture formant traditionnellement un temps fort de de la fête. On peut noter
(1) La paroisse est placée sous le patronage de N.-D. de l'Assomption, dont la fête ne donne lieu qu'à une cérémonie religieuse.
(2) Cet article a pour point de départ un mémoire de maîtrise en Sociologie réalisé par Fa¬ bienne Besset, Sylvie Charnier et Carole Larche, Les conscrits de Viriville : le respect des traditions à travers la fite du 1" mai, Grenoble, Université Pierre-Mendès-France, 1992-1993 (sous la dir. de MM. Majastre et Thibaud). Ces étudiantes ont découvert au cours de leur recherche le document que nous publions et présentons, et qui est maintenant dé¬ posé au Musée Dauphinois.
nom que porte la fête patronale, la
sins
Le Monde alpin et rhodanien, 1er trimestre 1997, pp. 27 à 46.
