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La carte-modèle et les chorèmes

[article]

Année 1986 4 pp. 2-6
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Roger BRUNET

La carte-modèle

les chorèmes

Modèles et chorèmes

L’emploi des modèles en science est une affaire sérieuse. Il a commencé à fertiliser la géographie. Curieusement, c’est moins par la représentation graphique que par la formalisation mathématique qu’il s’y est introduit. C’est, en tous cas, bien plus à des considérations de géographie générale qu’à des préoccupations de géographie régionale que se réfèrent leurs utilisateurs.

Il est temps que d’autres rencontres et d’autres fécondations se fassent. Plus d’une organisation régionale particulière s’interprète correctement à l’aide des modèles de gravité et de gravitation, par exemple, qui ont à la fois une expression graphique (le modèle auréolaire et orbital) et une expression mathématique (du genre P = a.M.d'12, qui n’est qu’un avatar de e = me2). Tout l’intérêt des modèles est bien de confronter «le cas » à «la loi », que l’on cherche surtout à comprendre le cas, ou que l’on cherche à fonder la loi.

Rien, en géographie régionale, qui se comprenne sans lois. Pas de loi qui n’ait à s’affronter au réel pour se valider. La question difficile, et passionnante, est qu’il faut démêler des lois, et faire la part du hasard, de la contingence, qui peut-être n’est que loi non découverte, ou qui est dans la nature des choses.

J’ai suggéré, naguère, une approche fondée sur les modèles graphiques, et proposé le concept de chorème, qui commence à se diffuser. Un chorème est une structure élémentaire de l’espace, qui se représente par un modèle graphique. Par un glissement attendu, il est souvent employé pour sa représentation même, le modèle. Il s’est enrichi des «chronochorèmes » suggérés par Hervé Théry, et d’un «atlas chorématique » du même ; ça et là on «chorémise » des territoires.

Qu’il s’ agisse d’une mode ou d’un nouveau paradigme, l’usage et le temps en décideront. Du moins les principes de base sont-ils mis à l’épreuve par des chercheurs très différents ; et à dure épreuve : celle des élèves, qui s’étend

désormais, en la matière, du Primaire à l’Université. Avec quelques règles d’emploi.

Les règles de l’art

1 . Modéliser un espace revient à rechercher ses structures et ses dynamiques fondamentales. Ce n’est ni résumer, ni généraliser, c’est-à-dire poncer peu à peu les «aspérités » jusqu’à produire une figure géométrique ; encore moins caricaturer. C’est d’abord se demander quels peuvent être les principes en jeu, donc faire des hypothèses. Et éprouver ces hypothèses. Soit, en l’occurrence, vérifier si les modèles de base correspondants s’ajustent plus ou moins à la configuration spatiale ; exactement comme on fait des ajustements par rapport à un modèle mathématique, une surface de tendance, une corrélation. En quelque sorte, on se donne quelques clés vraisemblables, que l’on essaie l’une après l’autre (1).

Naturellement, le mouvement est dialectique, à la fois déductif et inductif. L’examen attentif d’une configuration spatiale met sur la piste d’hypothèses (mouvement ascendant, ou inductif) ; l’information générale dont on dispose sur la position géographique et sur la nature de l’espace considéré met aussi sur la piste d’hypothèses (mouvement descendant, ou déductif). La recherche expérimentale consiste en un certain nombre d’allers-retours et d’ajustements successifs dans les deux sens.

2. Toute configuration spatiale relève de la combinaison éventuellement très complexe de mécanismes simples. Ceux-ci correspondent aux solutions que trouvent les sociétés à des problèmes de maîtrise de l’espace : appropriation, gestion, partition, drainage et irrigation (au sens large), conquête ; et aux forces physiques avec lesquelles les sociétés ont à composer : pentes, gradients, étagements, dissymétries, gravité et gravitation. La distance entre des lieux différenciés, et ses frictions en matière de circulation et d’information (qui vont du zéro de la fluidité parfaite à l’infini de la rupture absolue) sont la mesure même du phénomène.

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