PARTIE SCIENTIFIQUE

REMARQUES SUR LA BIOCENOSE DES CECROPIA (CECROPIACEAE).

BIOLOGIE DES COELOMERA CHEVROLAT

AVEC LA DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPECE DU BRESIL (COLEOPTERA CHRY SOMELIDAE GALERUCINAE)

par Pierre Jolivet.

Remarks on the Biocenosis of Cecropia (Cecropiaceae).

Biology of Coelomera Chevrolat with description

of a new species from Brazil (Coleoptera Chrysomelidae Galerucinae)

Le genre Coelomera a été décrit en 1837 par Chevrolat. Actuellement, 33 espèces sont connues. Avec une sous-espèces et la nouvelle espèce décrite ici, cela fait 35 taxa connus. Il y en a probablement beaucoup plus. Ce genre de Galérucine est très particulier par la morphologie et la biologie et son association exclusive avec les Cecropia (anciennement Urticaceae ou Moraceae, actuellement Cecropiaceae) (Berg, 1978) et partielle avec les fourmis Azteca.

Un séjour de trois mois au Brésil début 1986 dans le Minas Gérais (Université de Viçosa) m'a permis de réétudier certains aspects des relations Coelomera j Cecropia. D'autre part, les belles observations de Jose Cardoso de Andrade dans la région de Rio (1979-1984) ont apporté les premières précisions sur les associations de Cecropia lyratiloba Miquel var. nana dans la région de Rio avec d'une part Coelomera rujicornis Baly et d'autre part Azteca alfari Emery. Il est absolument nécessaire de résumer le problème des Cecropia et de leurs fourmis avant d'aborder celui des Coelomera et de leurs étonnantes adaptations.

1. — Les Cecropia. Généralités sur la plante et la myrmécophilie

Les premières observations du Galérucine Coelomera sur Cecropia datent probablement de Moreira (1918), puis de Costa-Lïma (1936). Par contre, l'arbre a fait l'objet d'études nombreuses auparavant tant pour sa myrmé¬ cophilie que par ses particularités biologiques.

Les Cecropia comprennent approximativement 106 espèces décrites dans la région néotropicale. Ce sont des arbres candélabriformes qui sont ramifiés à 5 ou 6 m de hauteur. Récemment, les espèces d'Amazonie ont été révisées par Berg (1978) et celles du Brésil, de Guyane (Surinam) ont été étudiées dans diverses flores. Les Cecropia appelés couramment Embauba, Trumpet

Bulletin mensuel de la Société Linriéenne de Lyon, tome 56, fascicule 8, octobre 1987 (ISSN 0366-1326)