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A propos de méduses d'eau douce

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PARTIE SCIENTIFIQUE

A PROPOS DE MEDUSES D'EAU DOUCE

Les pullulations de méduses, redoutées des estivants du bord de la mer, ont une durée de 4 ou 5 ans ; la plus connue de ces méduses urticantes Pelagia noctiluca semble disparaître ensuite pendant 4 ou 5 ans avant de proliférer à nouveau dans le zooplancton. On ne connaît pas le déterminisme de ces fluctuations qui ne sont néanmoins pas corrélées avec l'augmentation de la pollution marine.

Par contre, jamais le public ne s'était aperçu de la présence d'Hydro-zoaires dans les zones de baignades lacustres. Depuis la création de la zone de loisirs de Miribel-Jonage (près de Lyon) la fréquentation des plans d'eau toute l'année a subi une augmentation énorme. Et au mois de juillet, les baigneurs qui signalent la présence «inquiétante » de méduses en eau douce, ne sont guère pris au sérieux par les personnes compétentes !

Pourtant ils ont raison : les Trachyméduses existent depuis fort long¬ temps à Lyon : d'abord reconnues au Parc de la Tête-d'Or, dans les bassins des serres à Victoria regia, on a pu penser qu'elles avaient été importées. Mais Craspedacusta sowerbyi habite en fait tout l'hémisphère nord. Cette petite méduse de 10 à 20 mm de diamètre est sans danger ; elle ne cause pas de brûlures douloureuses, mais il n'est pas exclu qu'elle puisse gêner les baigneurs allergiques à tel ou tel produit végétal ou animal.

Les inconvénients éventuels sont mineurs : en effet cette pullulation (plusieurs individus au mètre cube) est très temporaire (quelques jours), en certains points d'eau seulement, variables selon les années. Par exemple le 17 juillet 1981 elle a été notée dans une gravière de Miribel ; le 12 juillet 1982, au camping des Vernes à Vaulx en Velin ; le 19 juillet 1984 dans un des plans d'eau de Miribel.

Le cycle biologique de cet animal n'a pas été suivi dans notre région : en particulier le polype (Microchydra ryderi) n'est pas mentionné dans le benthos ; les auteurs sont partagés sur cette forme benthique : polype pour certains, «méduse fixée, réduite à son manubrium qui proliférerait des bourgeons en forme de planula sans cils » (Lameere). En Afrique, dans les lacs Tanganyika, Victoria, dans le Niger, on observe «des quantités immen¬ ses » d'une Trachyméduse dulçaquicole Limnocnida : la phase polype est un stolon qui bourgeonne des méduses en mai-juin. La reproduction sexuée a lieu en août-septembre.

Les naturalistes connaissent certains trésors de la zone de loisir de Miribel-Jonage. Les travailleurs de juillet, baigneurs du crépuscule, pourront s'imaginer au bord de la mer, en récoltant le même soir des crustacés décapodes, des lamellibranches comme la moule d'eau douce Dreissena, et... des méduses !

M.-J. Turquin,

d'après les observations des membres du Laboratoire de Biologie Animale et Ecologie, Lyon I.