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Prosodie et signification

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Essai d'analyse comparée de deux vers

Année 1974 23 pp. 119-127
Fait partie d'un numéro thématique : Poétique du vers français
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Jean Jaffré, lycée Gabriel-Fauré, Paris.

PROSODIE ET SIGNIFICATION

Essai d'analyse comparée de deux vers

Nous nous proposons d'analyser, dans une perspective pédagogique, les modalités d'articulation du rythme, de l'intonation, des combinaisons phoniques, dans la facture d'un vers pris comme unité prosodique.

La procédure choisie prend appui sur la comparaison de deux vers, qui se présentent comme deux réalisations du modèle métrique, dit « alexandrin ». Cependant le « mètre » n'est qu'un cadre vide, le temps rythmé n'est pas la « mesure ». Dans sa définition ancienne, celle de Platon, le rythme, c'est l'ordre dans le mouvement, la forme du mouvement « qui résulte du rapide et du lent, d'abord opposés, puis accordés ». Par exemple, dit Benveniste *, « ce que le corps humain accomplit dans la danse, et la disposition des figures en lesquelles ce mouvement se résout ». L'unité rythmique dans le vers n'est donc pas la syllabe, mais au moins le couple, si l'élément fondateur est < l'opposition, puis l'accord ». Dans le € modèle métrique » — invariant, abstrait, comme une série numérique — , c'est la variation contrastée ± bref/ ± long qui préside à la naissance de l'impulsion rythmique*, ouvre le champ à une trans/ormation de l'énoncé en « forme » (ou figure) rythmique, laquelle porte, dans sa genèse même, un principe de < sens » : la maîtrise d'une direction, implicite dans l'organisation systématique de la durée.

Soit d'abord le vers de Baudelaire :

Surgir du fond des eaux le Regret souriant {Recueillement).

Une inversion a déterminé un ordre d'apparition des unités syntaxiques : Verbe + Сотр. + Sujet. Cette mise en ordre met l'accent sur les points d'articulation qui deviennent autant de points d'intervalles, et opère ainsi une segmentation correspondant à une distribution graduée du souffle dans le délai de l'expiration ; dans ce mouvement de gradation, qui crée la modalité de production du temps propre à notre vers, chacun des trois groupes syntaxiques est perçu comme fraction de durée, dans son rapport avec l'ensemble, dans ses rapports respectifs avec les deux autres, devenant facteur de génération du rythme.

La conversion d'une séquence syntaxique en séquence rythmique tend à convertir les unités syllabiques, à l'intérieur de chaque groupe, en unités constitutives

1. Problèmes de linguistique générale : La notion de rythme dans son expression linguistique (1966). 2. P. Claudel : « L'iambe fondamental, un temps faible, un temps fort » (Réflexions sur la poésie ; N.R.F. coll. Idées).

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