Style archaïsant et archaïsation des rites sur les reliefs néo-attiques

Dans les dernières années du XIXe siècle se sont développées, en particulier en Allemagne, une série d’études sur des courants stylistiques en sculpture dénommés «néo-attiques » et «archaïsants » . Friedrich Hauser, en 1889, réunit un ensemble de reliefs qui lui paraissent imiter les reliefs attiques ¹ . Il les baptise ainsi par commodité, et tout le monde se réfère à cet utile corpus sans trop mettre en question les catégories ainsi mises en oeuvre. On peut voir dans le succès et l’ampleur de cette production artistique, qui n’est pas évidente à définir, l’effet de ce que l’on a pu appeler une manière romaine de faire le grec. Chronologiquement, comme le rappelle dans une étude récente M.-A. Zagdoun, les reliefs néo-attiques et les productions archaïsantes caractérisent un «art décoratif, très apprécié du IIe siècle avant J.-C. jusque vers le milieu du IIe siècle après J.-C. » ² . Toutefois, la notion d’archaïsme n’est pas pensée en ces termes par les Anciens ; on ne trouve pas de mot, grec ou latin, pour désigner un tel phénomène stylistique. La lecture des études sur le sujet fait apparaître de nombreux désaccords entre chercheurs sur ce qui est archaïque ou archaïsant. Si le sens des mots est clair, la question ne l’est pas. On peut désigner comme archaïque

ce qui appartient à une période ancienne (et précède quelque chose comme une période classique) ; le terme marque un repère dans une chronologie relative. On réserve le terme archaïsant pour toute oeuvre qui reprend consciemment des éléments appartenant à une période passée, afin d’obtenir un effet particulier (archaïsme stylistique). Dans ce domaine, le français n’a qu’un mot, là où les Anglais et les Allemands en ont deux : archaistic ³ ,