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De l'oral à l'écrit : les puta tupuna de Rurutu

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De l'oral à l'écrit :

les « puta tupuna » de Rurutu.

par

Alain BABADZAN*

En Polynésie française l'ethnologue ne saurait, encore moins ici qu'ailleurs, délaisser l'étude et la recherche systématique de la tradition orale, ou des divers documents s'y rapportant. Davantage, quelle que soit la tâche entreprise par lui, ou le but spécifique de ses recherches, les matériaux traditionnels de cet ordre qu'il est encore possible de rassembler (pour combien de temps encore?) fournissent sur bien des points un éclairage particulièrement vif, parfois indispensable à l'analyse des terrains polynésiens actuels.

La présente étude se propose d'exposer quelques considérations portant sur l'état actuel de la tradition orale, la nature de son contenu et les divers problèmes posés par son interprétation, à partir du cas concret de l'île de Rurutu (archipel des Australes).

1. La tradition orale aujourd'hui

Une première constatation s'impose : la tradition orale, dans la définition canonique qui lui est habituellement reconnue, est en voie de disparition dans cette île, qui passe pourtant — et à juste titre sans doute — pour l'une des communautés les mieux structurées socialement et les plus traditionalistes de la Polynésie française.

À savoir que la figure et la fonction du « conteur » y ont déjà disparu, et qu'il n'y existe plus depuis ces dernières années de personnage autorisé qui puisse être sollicité par la population ou les autorités pour trancher

es-qualités sur tel ou tel point de la tradition (généalogies, partages de terres, légendes, histoire locale, etc.). Et lorsque l'on sait à quel point ce savoir traditionnel peut être à la lettre stratégique, notamment en ce qui concerne les affaires de terres, on mesure la portée pratique d'une telle disparition, et ceci tout particulièrement dans cette île où le droit coutumier a fonctionné pratiquement sans interférences extérieures jusqu'en 1945, date du rattachement de l'ex-royaume indépendant de Rurutu (sous protectorat français depuis 1900) au Territoire de la Polynésie française1.

Certes, il subsiste encore dans l'île bon nombre de vieillards encore capables de transmettre, en tout ou partie, certaines des légendes anciennes parmi les plus populaires. Plusieurs d'entre eux — moins d'une dizaine — sont encore dépositaires à l'heure actuelle de ce que l'on peut appeler le savoir mythique traditionnel, ainsi que des/?uta tupuna les plus riches (registres ancestraux écrits, dont la plupart remontent à la fin du siècle dernier). Mais leur connaissance de ce savoir mythique n'est bien souvent que fragmentaire, et semble ne se référer qu'au contenu des registres en leur possession. Il apparaît, à écouter les anciens de Rurutu, qu'un vieillard décédé il y a maintenant quelques années était investi de cette fonction de conteur et de garant de la tradition locale. En mourant, il a emporté dans la tombe son savoir et, selon certains, ses vieux registres. Deux informateurs, qui l'ont côtoyé peu avant sa mort, conscients de sa proche disparition, se sont employés à recueillir de

* Ethnologue, Centre O.R.S.T.O.M. de Papeete, Tahiti.

1. Sur ces points d'histoire, on pourra consulter deux articles de Pierre Vérin : « Notes socio-économiques sur l'île de Rurutu », in « Cahiers de VISEA », vol. 7, 1964 ; et « Les états de Rurutu et Rimatara, étranges petits protectorats océaniens de droit interne », in « Revue française d'Histoire d'outre-mer », t. 52, n° 186, 1er trim. 1965.

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