L'ART SYMBOLIQUE
DANS LES GROUPEMENTS INDIENS
DU SUD-EST DES ÉTATS-UNIS
par Robert MYRON.
Nous nous proposons dans cet article d'étudier des formes et des motifs artistiques précolombiens de la région du Sud-Est des États-Unis, plus précisément de la région du golfe du Mexique (1000-1600 ap. J.-C). Nous avons choisi ces exemples parce qu'ils offrent, de façon symbolique, des caractéristiques de ce peuple curieux et encore mal compris. Bien que cette phase de l'archéologie américaine soit, à l'heure actuelle, étudiée d'une manière intense grâce à de nombreuses excavations, peu d'efforts ont été encore consacrés à l'interprétation du matériel ainsi exhumé.
Pendant une assez longue période, les peuples du Sud-Est eurent tendance à mener une vie relativement simple, organisée en de petites unités culturelles. Ils ne parvinrent qu'à un stade de développement inférieur à celui de leurs voisins des vallées du Nord de l'Ohio et du Mississippi. Ces derniers, concentrés dans des villages importants des États de l'Ohio, de l'Illinois et du Kentucky, atteignirent sans doute leur apogée avec la culture Hopewell allant de 100 à 900 ap. J.-C. 4 Les cultures du Sud-Est subirent pendant cette période, des influences nombreuses de la part des Hopewells, ce qui suggère l'existence de liens politiques, sociaux et religieux entre ces deux civilisations.
Un peu avant l'an 1000 ap. J.-C, pour des raisons qui ne sont pas encore clairement définies, la culture des Hopewells subit un déclin rapide, tandis qu'un développement culturel significatif se manifestait au Sud-Est. Selon toute vraisemblance cet épanouissement fut le résultat de trois facteurs divergents.
Le plus important fut sans doute le développement constant de l'agriculture, dû aux conditions favorables du sol et du climat. Le maïs, introduit dans cette région, devint bientôt une denrée principale qui contribua à l'accroissement de la population. (Rappelons seulement combien les hautes civi-
1. R. Myron, L'Art Précolombien de l'Est des États-Unis, Journal de la Société des Américanistes, t. XLIV, 1955, p. 55-66.