QUELQUES ÉGLISES INÉDITES EN CAPPADOCE

Nous nous proposons de signaler ici l'existence d'un certain nombre d'églises rupestres qui ont échappé aux investigations antérieures. Il s'agit d'églises d'époques diverses réparties dans les environs de Goreme.

Dans le site même de Goreme, court vallon bien étudié par le R.P. de Jerphanion, deux petites chapelles « archaïques » ont échappé à ses enquêtes. La première, que nous nommons 15 a, en raison de sa proximité avec la chapelle 15, a été vue par le R.P. Gransault et située faussement par Jerphanion près d'Elmah 1. C'est une petite chapelle à une nef et à une abside flanquée de deux niches latérales. Dans la conque de l'abside figurait un Christ trônant entre les symboles des quatre Évangélistes, au-dessus de deux séraphins, des quatre roues de feu et des archanges Michel et Gabriel en costume impérial. Le décor est très abîmé et l'inscription dédicatoire est détruite. Il en est de même pour les figures de saints qui ornaient les parois (on lit encore les noms de Pantéléïmon et Corne sur le piédroit nord, celui de Damien sur le piédroit sud, ceux de Biaise et Germain dans l'abside ; on devine une Vierge entre deux anges dans la niche nord) . Sur les voûtes sont conservés quelques éléments d'un cycle christologique ; très dégradés, ils sont cependant remarquables par la beauté de leur style hellénisant. On voit au sud : Annonciation (fig. 1) et Visitation au registre supérieur, Trahison et Arrestation du Christ au registre inférieur ; au nord : Présentation au temple en haut, Christ traîné au calvaire et Crucifixion en bas. L'iconographie, comme le style, le répertoire ornemental et la paléographie permettent d'attribuer ces peintures au début du Xe siècle ou même à la fin du IXe. Les couleurs sont d'une rare harmonie ; les bleus, roses, verts pâles et violets dominent. La technique des draperies, des chevelures, etc., est à comparer avec celle de quelques beaux manuscrits byzantins comme le Paris grec 510 de la B.N., le Vatican cod. gr. 699 ou le Job de