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Mission au Niger. — Juillet-décembre 1969.

[article]

Année 1970 40-2 pp. 160-168
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l60 SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES

Mission au Niger. — Juillet-décembre 1969.

Par décision du 15 juillet 1969, le С N. R. S. m'a accordé une mission me permettant de poursuivre au Niger l'étude d'un des groupes de populations appartenant à l'ensemble toubou, les Azza, moins connu que les Teda et les Daza, les deux autres éléments de cet ensemble.

Ces Azza, caste d'artisans peu considérés, étaient, au Kanem, installés auprès des Daza dont, peu combatifs, ils avaient sollicité la protection moyennant tribut. Ils avaient suivi ceux-ci dans leur migration quand, à la fin du xixe siècle, refoulés vers l'Ouest par les incursions des Ouled Sliman, les Daza s'étaient installés dans le pays manga, au voisinage de Teda récemment descendus de la montagne. Vivant dans l'ombre de leurs protecteurs, les Azza passèrent longtemps inaperçus : Barth et Nachtigal ne les mentionnent pas ; le capitaine Martin dans une étude sur « Les Toubous de Nguigmi » (1909) les situe « à côté des Toubous quoique de race différente ». H. Carbou mentionne les Haddads (= forgerons) du Kanem comme d'origine toubou, mais ne signale pas leur lien avec les Azza du Niger. Abadie (« La Colonie du Niger », 1927) se contente de nommer les Toubous et les Daza.

En 1941 seulement, le lieutenant Grall dans une étude — inédite alors — sur « Le secteur nord de la région de Gouré » apporte quelques précisions sur les Azza, « forgerons, tanneurs, chasseurs », au service des Daza dont ils adoptent les marques de chameau, à qui ils doivent « un tribut de viande séchée et de peaux tannées », et dont ils doivent entretenir les puits. Il signale qu'ils sont parfois inféodés à des clans téda de la région. D'après lui, « le lien de vassalité n'est pas personnel, il lie une fraction à une autre fraction ».

Charles Le Cœur en 1942, passant quelques mois auprès des Daza et des Azza de Gouré, décrit le comportement des uns par rapport aux autres (cf. : « Méthode et conclusions d'une enquête humaine au Sahara nigérien... », Dakar, 1944). Il note le relâchement de ces liens de vassalité existant entre des familles daza et azza ou même entre individus (Carnets nigériens, inédits). J. Chapelle, dans son ouvrage « Nomades noirs du Sahara », s'appuyant, note-t-il, sur les travaux antérieurs, consacre quelques paragraphes, aux Azza, et souligne le fait que leur mouvement de libération à l'égard des Daza s'accélère.

Au total, une documentation peu abondante sur ces Azza toujours étudiés en fonction des Daza : or, à l'imitation de ceux-ci, devenant éleveurs, ils accédaient à un niveau social plus élevé. Cette évolution avait été favorisée par l'administration française qui ne nourrissait aucun préjugé à rencontre de ces artisans laborieux bien au contraire : comment s'était-elle poursuivie avec l'accession du Niger à l'indépendance ?

Je souhaitais donc étudier, avec ses conditions géographiques, le genre de vie actuel des Azza, en ce point précis de la steppe sahélienne — la région de Gouré — et ce qui survivait de leur état de dépendance à l'égard des « seigneurs » daza.

Je fus accompagnée, dans mes recherches, par Catherine Baroin, certifiée d'Ethnologie générale de la Faculté de Nanterre, désireuse de rassembler une documentation en vue d'un mémoire de maîtrise et qui venait de se familiariser avec ces populations en composant le lexique des « Carnets de route » de Ch. Le Cœur. Nous comptions enregistrer au magnétophone contes et chants, qui, nous l'espérions, pouvaient présenter de l'intérêt relativement à l'histoire et aux traditions.

1. Organisation de la mission.

Elle suscita quelques difficultés :

1. J'avais projeté primitivement un séjour de six mois dans les campements du nord de la préfecture de Gouré, autour de Yogoum où je comptais retrouver les familles que mon mari et moi avions connues en 1942, mais je modifiai ce plan à la suite de renseignements qui nous furent donnés par l'administration nigérienne et également par l'Ambassadeur et le Consul général de France à Niamey, qui venaient de survoler ces lieux de campements toubous visiblement abandonnés : la sécheresse de ces deux dernières années avait amené les éleveurs à se déplacer plus au Sud à la recherche de pâturages. Je décidai donc de ne séjourner que deux mois dans

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