61

Intellectica, 1989/2, 8, 61-84

Jean-François Le NY

QUESTIONS OUVERTES SUR LA LOCALISATION

Je traiterai du problème posé ici à peu près dans la même disposition d'esprit qu'Alain Grumbach et Simon Thorpe : sans a priori favorable ou défavorable au néo-connexionnisme en général. Mais néanmoins en restant attaché aux modèles symboliques, et à leur sauvegarde ; par "modèles symboliques" je désigne ici ceux qui conservent l'idée d'une correspondance assez largement terme à terme entre d'une part les phénomènes et les structures du plan cognitif, et aussi loin que possible ceux du plan neuronal, et d'autre part le réel externe, avec son découpage traditionnel (objets, propriétés, états, événements, faits, etc.) ; je serai un peu plus précis ci-dessous

Je suis enclin à penser qu'il faut activement chercher et trouver une compatibilité entre la famille des modèles symboliques et celle des modèles néo-connexionnistes, plutôt que de substituer les uns aux autres. J'essaierai d'en montrer quelques possibilités.

Une telle compatibilité est, en effet, très vraisemblablement possible, et des auteurs comme Rumelhart et McClelland affirment même occasionnellement qu'elle est déjà un état de fait : ils conviennent par exemple qu'il n'y a pas de fait cognitif qui soit explicable par les modèles néo-connexionnistes et qui ne le soit pas aussi par des modèles d'activation