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Les types de lits fluviaux

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Année 1960 24-5 pp. 210-214
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MISE AU POINT

LES TYPES DE LITS FLUVIAUX

Les lits fluviaux ont été généralement délaissés par les géographes, qui attachent plus d'importance à la théorie du profil d'équilibre qu'à l'examen systématique des formes et à leur étude approfondie. C'est ainsi qu'on cherche en vain, dans les manuels de géomorphologie, un chapitre consacré à ce sujet et qui présente un schéma de classification.

Or, les lits fluviaux offrent un intérêt primordial. Leurs aspects constituent une sorte de synthèse de l'évolution géomorphologique régionale. Leur étude devrait être à la base de toute tentative d'aménagement, que ce soit pour la navigation, pour la régularisation et la lutte contre les crues, pour la mise en valeur agricole (irrigation), pour l'utilisation de l'énergie sous sa forme hydroélectrique. Il existe donc une très grande quantité de travaux sur cette question. Mais ils ont été faits par des ingénieurs pressés de résoudre des problèmes pratiques, souvent géomorphologues d'occasion et ayant tendance à remplacer l'observation par les résultats du calcul. Aucun d'entre eux n'a eu le loisir de tenter une vue d'ensemble synthétique bien qu'un travail comme celui que FarguE a consacré vers la fin du xixe siècle, aux rivières à fond mobile, soit une œuvre de tout premier plan.

Ayant eu à étudier de nombreux cours d'eau en vue de leur aménagement, sous des climats allant des neiges permanentes aux abords de l'Equateur, nous voudrions lancer ici quelques idées qui, nous l'espérons, amorceront des recherches plus systématiques.

Il importe, tout d'abord, de souligner que l'étude des lits fluviaux peut et doit se faire de deux points de vue différents, mais non indépendants : le point de vue hydrologique et le point de vue géomorphologique .

A. — Classification hydrologique

Les débits d'un cours d'eau sont éminemment variables et la topographie de son lit enregistre les variations de ce débit en fonction de leur fréquence. Là où les variations hydrologiques s'exercent librement et jouent un rôle prédominant dans le façonnement des lits, le modelé de ceux-ci est une expression directe du régime.

Jusqu'à présent, les géographes se contentent

d'une distinction fort grossière, et qui n'est pas

même toujours faite : celle entre lit mineur,

contenant les débits habituels, et lit majeur,

~ . „ évacuant les crues. Elle est insuffisante. Il y a lieu,

zll) en effet, de prendre en considération :

a) Le chenal d'étiage, qui est compris dans le lit mineur et qui est utilisé par l'écoulement de basses eaux. Souvent ce chenal serpente entre les berges du lit mineur. Il est généralement très irrégulier, avec de petits rapides à la traversée de bancs d'alluvions que le débit trop faible ne parvient pas à entailler, et des mares stagnantes, presque sans écoulement, où pullulent insectes et algues, dans les « mouilles » séparées par ces « seuils ».

b) Le lit mineur, qui est généralement bien délimité, encaissé entre des berges plus ou moins abruptes, plus ou moins continues et plus ou moins élevées. L'écoulement des eaux y est assez fréquent pour y entraver le développement de la végétation aérienne. Seules les berges en portent, arbustes, arbres, qui sortent de terre aux abords du niveau des eaux moyennes, herbes, qui tapissent la partie haute de la berge. Il y a lieu, ainsi, de distinguer entre la basse berge, généralement submergée, peu végétalisée, et la haute berge, qui reste habituellement hors de l'eau et qui porte, au contraire, une végétation abondante. La distinction a une importante signification, à la fois hydrologique et géomorphologique.

c) Le lit majeur périodique, qui est régulièrement occupé par les crues, en principe au moins une fois tous les ans. Cette submersion modifie, bien entendu, les conditions écologiques, de sorte que le lit majeur périodique est toujours caractérisé par une végétation particulière, celle de bois ou fourrés inondables, résistant bien à la submersion. En France, les aulnes et les saules sont des espèces caractéristiques. En Afrique occidentale, au Brésil, dans les régions humides, les arbres, au contraire, sont rares ou absents des lits majeurs périodiques qui sont couverts par une végétation de savane, par de grandes prairies sans arbres ni buissons, formées de plantes à rythme de croissance saisonnier. En pays cultivé, l'occupation du sol distingue immédiatement les lits majeurs périodiques. Des prairies, qui peuvent supporter la submersion périodique, ou des cultures de décrue, qui l'exigent, les soulignent.

d) Le lit majeur exceptionnel, est celui dans lequel s'écoulent les plus fortes crues. Il est submergé à intervales irréguliers, mais, en tout état de cause, par définition, jamais tous les ans. Aussi, la végétation y rencontre-t-elle des conditions qui favorisent le développement des plantes résistant mal à la submersion. Les formations végétales y sont peu différentes de celles des inter- fluves, seulement plus riches en plantes aimant

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