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Restauration d'un trésor de l'art islamique au Maroc

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Marrakech, Maroc. Il n'y a pas si longtemps, l'imam de la Casbah a donné son accord pour montrer à un étranger intéressé l'ancien minbar de la mosquée. L'idée était de le comparer au min- bar de la mosquée de la Kutubiyya qui date du Xllème siècle, que les conservateurs du Metropolitan Muséum of Art [Met] ont dernièrement restauré et installé au sein de l'immense palais Badi. Le minbar de la Kutubiyya vaut la peine qu'on fasse un demi tour du monde pour le voir. Il ne peut être contemplé nul part ailleurs.

Les minbars sont des chaires religieuses sur roues décorées de marches en bois à partir desquelles l'imam adresse le prêche du vendredi. C'est souvent le travail artistique le plus élaboré de la mosquée. Il y a six ans de cela, le Met a demandé le prêt du minbar de la Kutubiyya dans le cadre d'une grande exposition sur le thème «Al Andalus : L'art de l'Espagne islamique». Mais il était trop fragile pour voyager et nécessitait d'être réparé.

Le Met allait faire quelque chose d'inhabituel dans le monde des musées : il a proposé la réparation du minbar, abstraction faite de toute exposition. Mahruk Tarapor, Directeur associé du Met, a arrangé l'affaire directement avec le Roi Hassan II. Patti Birch, responsable honorifique du Met, qui a une résidence à Marrakech, a offert de prendre en charge la restauration. Les Marocains ont, quant à eux, pris en charge les services d'artisans du cru.

L'affaire a pris du temps avant de prendre forme ; il y a deux ans, toutefois, les conservateurs du Met et les experts ont entamé le travail. Ils ont œuvré aux côtés d'un architecte marocain, Mostafa Hbibi, et de plusieurs artisans marocains du bois pour surélever la structure du minbar, s'assurer de l'ouverture des panneaux, nettoyer les surfaces et, enfin, lui aménager une place au sein du musée du palais Badi. Le résultat est l'une des plus étonnantes attractions de Marrakech : un objet charismatique installé avec élégance d'une manière sublime.

Le minbar de la Casbah, plus petit et tout aussi exquis, est lui toujours fonctionnel. Bien que l'on ait procédé à la comparaison esthétique des deux minbars, ils sont en fait devenus maintenant des objets fondamentalement différents.

Le minbar de la Kutubiyya est, après tout, un objet de musée moderne. Son exhibition dans le palais Badi représente essentiellement les standards américains d'exposition et une approche occidentale de conservation. Il n'y a pas d'incisions interpolées, par exemple, comme il y en a sur l'autre minbar, l'idée d'y ajouter une nouvelle touche paraît aussi outrageuse que de le faire passer pour un faux.

restauration

d'un

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l'art

islamique

au maroc

Michael Kimmelman

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