Plan

Chargement...

Figures

Chargement...
Couverture fascicule

Le baptistère des Gaules et les étrangers

[article]

Année 1995 1186 pp. 21-25
Fait partie d'un numéro thématique : Rhône-Alpes. Un carrefour Nord-Sud
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 21

LE BAPTISTERE DES GAULES

ET LES ÉTRANGERS

des Orientaux la première Église des Gaules connue. C'est aussi à Lyon que se croisèrent marchands , pèlerins , artisans, ouvriers... qui , suivant les époques , venaient d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne, plus tard du Maghreb. Ceci explique peut-être les prises de position des archevêques lyonnais en faveur de l'accueil des étrangers, leur soutien aux luttes des immigrés, leur lutte contre le racisme et pour le dialogue

interreligieux.

par Christian DELORME

Prêtre du diocèse de Lyon*.

Beaucoup qui, dans nos contrées, se disent "chré¬ tiens" et font preuve, néanmoins, de chauvi¬ nisme, de xénophobie, d'antisémistisme et/ou de racisme, oublient que le christianisme est né en Orient, à partir de la prédication et, surtout, du témoignage d'un personnage exceptionnel qui appartenait totalement au monde juif : Jésus de Nazareth. S'il n'y avait eu la longue histoire de ce peuple juif découvrant progressivement son Dieu, il n'y aurait pas eu de Jésus de Nazareth. De même, s'il n'y avait pas eu, dès la mort du Christ et l'annonce de sa Résurrection, des migrations de dis¬ ciples allant proclamer leur foi presque aux quatre coins du monde, il n'y aurait pas eu (il n'y aurait pas aujourd'hui) de christianisme...

L'Église qui est à Lyon, plus que d'autres sans doute, ne peut ignorer la vérité de son "ascendance immigrée". Première Église des Gaules connue (d'où le titre de "Primat des Gaules" qui est donné à son archevêque depuis 1079), elle doit sa fondation à des immigrés venus d'Asie mineure et de Phrygie. Comment et quand exactement s'est développée une première communauté chrétienne dans la cité de Lugdunum (créée, elle, en 43 avant Jésus-Christ par Munatius Plancus) ? Nous ne le savons pas. En revanche, il est établi qu'en l'an 177 une émeute éclate contre les chrétiens de Lyon. Considérés comme "athées" parce qu'ils ne fréquentent pas les temples des cultes en vigueur dans l'Empire romain, ceux-ci font l'objet d'un pogrom. Sur les quarante-huit martyrs cités dans une lettre qu'envoient les

chrétiens de Vienne et de Lyon à leurs frères d'Asie et de Phrygie, la moitié environ porte des noms grecs. Pour certains d'entre eux, leur origine orien¬ tale est soulignée. Ainsi en est-il de l'évêque Pothin.

Pothin assassiné, c'est un autre Asiate qui lui suc¬ cède : Irénée, natif de Smyrne. Il a probablement été envoyé en Gaule par Polycarpe, dont il parle dans une lettre : "Je puis dire l'endroit où s'asseyait le bienheureux Polycarpe pour parler... comment il rapportait ses relations avec Jean et avec les autres qui avaient vu le Seigneur...". Ainsi, quand le deuxième évêque de Lyon, un peu avant l'an 200, rompt le pain dans sa petite communauté en faisant mémoire de la mort de Jésus, il ne pense pas à quelque chose appris dans des livres, mais à quelque chose qui lui a été dit par son vieux maître (Poly¬ carpe) dont l'ami (saint Jean) avait été là et savait...

Quand les évêques étaient des Germains

En 470, les Burgondes, ces Germains venus des rivages de la Baltique, sont à Lyon. On le sait par l'aristocrate gallo-romain, écrivain et futur évêque de Clermont, Sidoine Apollinaire. Il écrit qu'il ne supporte pas les odeurs de cuisine à l'ail et à l'oignon de ces barbares ! Mais ce qu'il ne peut deviner, c'est que ces "barbares" vont, quelques décennies plus tard, donner à Lyon une suite d'évêques ! Du VIIe au IXe siècles, en effet, Lyon se

Depuis plus de vingt ans, la vie et le ministère de Christian Delorme sont liés aux différents mouvements collectifs qui ont réuni les jeunes issus des immigrations maghrébines en France. Il est particulièrement soucieux du dialogue interreligieux, principalement entre chrétiens et musulmans. Membre du Conseil national des villes, il a récemment publié, avec son ami Azouz Begag, Quartiers sensibles, aux éditions du Seuil, coll. Point-virgule.

N° 1186 /AVRIL 1995

21

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw