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Les foyers de travailleurs immigrés à un tournant ?

[article]

Année 1994 1177 pp. 32-40
Fait partie d'un numéro thématique : Quelles formations pour quels publics ?
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LES FOYERS DE TRAVAILLEURS

IMMIGRÉS

A UN TOURNANT ?

par Bernard légé ils encore aujourd'hui à un besoin et sont-ils aptes à satisfaire les attentes d'une partie de la population immigrée ?

Ethnologue au CNRS, équipe d'anthropologie urbaine et industrielle de l'EHESS.

�es nouve�es "résidences sociales " regroupant jeunes travailleurs, travailleurs immigrés et personnes défavorisées pourraient-elles pas s'y substituer ? L'enquête menée aux Mureaux sur la vie en foyer ; les relations internes, les rapports avec le quartier nuance ce débat. Plutôt que d'apporter des réponses tranchées, il semble préférable de rechercher pour chaque cas, chaque région, la solution la plus adaptée.

Les difficultés grandissantes d'accès au logement public, spécialement pour les populations étran¬ gères, ramènent au premier plan la question des foyers de travailleurs immigrés. En dehors du parc social privé déjà surchargé, le foyer représente, dans bien des cas (particulièrement en Ile-de-France), pour les célibataires, l'unique solution habitative envisageable, à condition toutefois de savoir attendre pour y être admis. Mais le vieillissement des bâtiments (cela vaut aussi pour toute une frange de la population qui peu à peu s'y est sédentarisée), construits en majorité dans les années soixante et soixante-dix, pose aujourd'hui bien des problèmes à leurs propriétaires ainsi qu'aux élus, qui ne les regardent pas toujours d'un très bon œil et qui par¬ fois même seraient tentés de les démolir ou pour le moins de les démanteler. Le nouveau concept de "résidence sociale", en train de voir le jour, regrou¬ pant jeunes travailleurs, travailleurs immigrés et per¬ sonnes défavorisées (y compris les SDF), ne serait-il pas l'instrument idoine permettant de les fermer ou de les transformer sous prétexte de vétusté ou d'inadaptation ?

Dans la réalité, la situation se présente en des termes très différents en région parisienne (qui concentre 36 % des structures) et dans le reste de la

France. Alors que le taux d'occupation n'est que de 23 % en Bretagne, il est de 170 à 190 % en Ile-de-France, la moyenne nationale se situant entre 65 et 85 %. Dans les régions où l'occupation est faible, la diversification est déjà entrée dans les pratiques et, de ce point de vue, les textes sur les "résidences sociales" ne font qu'entériner un état de fait. Mais dans les régions où la pression est beaucoup plus forte, il n'en va pas de même car, sauf à construire un grand nombre de "résidences sociales", où loge¬ rait-on la population hébergée aujourd'hui dans les foyers ? Par ailleurs, la question est aussi de savoir si les foyers de travailleurs immigrés (dans leurs formes actuelles) répondent encore aujourd'hui à un besoin et sont aptes à satisfaire les attentes d'une partie de la population immigrée ?

Il est, au sujet de ces lieux de vie, des considéra¬ tions largement répandues (en région parisienne au moins), selon lesquelles ils représenteraient des situations explosives pour la vie des cités alentour parce qu'ils concentreraient des populations immi¬ grées dans des conditions de suroccupation, qu'on y pratiquerait le trafic de la drogue, qu'ils seraient, en bref, source de délinquance et d'insécurité pour les autres citadins. À force d'entendre ce genre de pro¬ pos, on pourrait finir par croire que les foyers de tra-

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HOMMES & MIGRATIONS

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