CULTURE HIP-HOP ET POLITIQUE DE LA VILLE
par Jean-Pierre Vivier *
L'enchaînement de la violence
Derrière le phénomène de la «réapparition des bandes », une violence très agressive sème la mort entre clans des différentes cités. Ces bandes se constituent autour d'un fort sentiment d'appartenance, à la cité ou à
la communauté ethnique, qui ressemble fort à une forme de racisme mais s'apparente plus précisément à ce qu'aux Etats-Unis on appelle la «black on black vio¬ lence » : dans les ghettos, le dépassement d'un certain seuil de pauvreté génère la violence entre pauvres (aux USA, 90 % des mats noirs sont victimes d'autres Noirs)2.
* Chargé de mission au Centre d'études et d'actions sociales de Paris. Cet article est en partie la synthèse de plusieurs articles regroupés dans une publication : Culture hip-hop et politique de la ville, disponible au CEAS — 3, rue de Metz — 75010 Paris — 48.24.02.23.
(1) Extrait d'une phrase de M. Delebarre écrite dans un article intitulé «Les missions de la DIV », dans «La lettre de Michel Delebarre », numéro 17 du 3 septembre 1991.
(2) Voir à ce sujet l'article de Paul Moreira, «La mal-vie des jeunes dans des villes en crise » dans Le Monde Diplomatique de décembre 1990.
HOMMES & MIGRATIONS N° 1147 — OCTOBRE 1991
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