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Présence musulmane et immigration

[article]

Année 1988 1114 pp. 73-75
Fait partie d'un numéro thématique : L'immigration dans l'histoire nationale
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PRESENCE MUSULMANE ET IMMIGRATION

par Driss El Yazami

Entre 1926, année de l'inauguration de la Mosquée de Paris et 1974, date à laquelle celle de Mantes-la-Jolie ouvre ses portes aux fidèles de la Z.U.P. du Val Fourré, un demi-siècle se passe sans que la question de la présence musulmane en France ne soulève de grande polémique ou attire l'attention des chercheurs et observateurs.

Entre ces deux dates-repères, la composition des populations s'est, de par les "vertus" du regroupement familial, radicalement transformée et l'environnement socio-politique a profondément évolué. Les réalités coloniales, puis la décolonisation et ses tourments ont pesé de tout leur poids, ramenant tous les autres aspects au second plan, mais il n'en reste pas moins que cette occultation de la dimension religieuse en immigration pose question.

Jusqu'au début des années soixante-dix, la seule représentation visible de cet islam diasporique est la Mosquée de Paris, alors que les pratiques domestiques, les manifestations publiques, les représentations et le rôle que peut jouer la religion chez ces centaines de milliers de soldats, puis de travailleurs, qui se succèdent en France, ne suscitent guère de travaux ou d'analyses.

Durant ce demi-siècle, une institution religieuse, gérée par un théologien qui est AUSSI un homme politique français, le recteur Si Hamza Boubakeur, concentre l'attention ; elle se révélera, de fait, impuissante à répondre aux demandes qui émergent chez les fidèles, de plus en plus variées et contradictoires et surgissant à une cadence de plus en plus rapprochée, tant l'handicap à combler était grand.

C'est donc de manière éclatée, discrète et sans encadrement réel, ou du -moins unique et unifié, que l'activité musulmane se déploie depuis bientôt vingt ans, reflétant la diversité des communautés de fidèles, des courants religieux qui les animent et des statuts sociaux qui les segmentent.

Les signes de ce dynamisme sont aujourd'hui connus : multiplication des lieux de prière et de cours coraniques dispensés aux enfants, augmentation du nombre de pèlerins qui se dirigent chaque année, en avion ou en car, vers la Mecque, apparition d'un "marché" religieux (librairies, édition de cassettes, boucheries où l'on propose de la viande licite,...) Timidement, de nouvelles initiatives se font jour, telle une association de consommateurs musulmans ou un mouvement de scouts, alors que d'autres, plus lourdes à mettre en place, essaient péniblement de frayer leur chemin, tel ce projet de lycée musulman qui ressurgit régulièrement sans pouvoir se concrétiser.

HOMMES & MIGRATIONS

N° 1114-JUILLET-AOUT-SEPTEMBRE 1988

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