* Trois travaux intéressants ont déjà paru sur l'archevêque de Tolède D. Juan de Aragón, fils du roi Jaime H et de Blanche d'Anjou. Ce sont, dans l'ordre chronologique :

Le discours prononcé à la séance inaugurale de la « Sociedad Arqueológica » de Tarragone, en janvier 1904, par J. de Janer, et intitulé : El Patriarca D. Juan de Ara' gón, su vida y sus obras, 1301-1334.

Un article biographique de Dom Lambert, l'érudit bibliothécaire du monastère bénédictin de Nuestra Señora de Cogullada, près Saragosse, paru dans le tome III du Dictionnaire d'Hisloire et de Géographie ecclésiastique que publie Mgr Baudrillart, en 1924 (article : Aragon y Anjou, Juan de).

Trois articles de A. Risco parus en octobre et novembre 1936 dans la revue hispano-américaine des Pères Jésuites Razón y Fe, et ayant pour titre : Algo sobre el Infante Don Juan d". Aragón y por qaé renunció al Arzobispado de Toledo.

Chacun de ces trois auteurs a apporté une très utile contribution à l'histoire de D. Juan de Aragon, mais à tous les trois il a manqué une utilisation complète des sources, Janer a entièrement ignoré les archives barcelonaises pour ne se servir, avec beaucoup d'à-propos du reste, que de celles de Tarragone; Dom Lambert et A. Risco ont mis à profit les documents des Archives de la Couronne d'Aragon que le professeur Heinrich Finke avait publiés dans ses Acta Aragonensia, et c'est déjà un très grand progrès.

En quatrième lieu nous apportons un large complément d'informations avec des documents inédits de l'Archivo de la Corona de Aragón, dont Finke avait signalé la quantité et l'importance, mais qu'il n'avait pas eu le temps de publier.

Nous ne prétendons pas du tout que le dernier mot soit dit sur D. Juan de Aragón; nous nous sommes borné d'ailleurs à l'étude de sa vie jusqu'au moment où il revint, en i3s6, dans le royaume paternel, en insistant particulièrement sur les années passées à Tolède. Pour cette période nous pensons que la soixantaine de documents nouveaux dont nous avons tiré parti dans ce travail sans prétention méritaient de sortir de l'ombre. Nous serions très heureux que ce mince apport puisse servir à l'auteur qui sera certainement tenté d'écrire un jour ou l'autre un ouvrage définitif sur le même sujet, en prenant le temps d'explorer minutieusement, outre les archives barcelonaises dont la richesse lui réserverait peut être de nouvelles surprises, et les archives vaticanei, les fonds espagnols d'archives ecclésiastiques tout naturellement désignés par les différentes étapes de la carrière mouvementée de ce prélat de la Maison d'Aragon qui dut renoncer au siège de Tolède et à la primatie des Espagnes.

1. Nous suivons ici la numérotation de A. Risco qui compte comme premier mariage celui qui devait être contracté entre Jaime II et Isabelle de Castille, et pour lequel le pape n'accorda pas de dispense. (Algo sobre el infante Don Juan de Aragón, dans Razón y Fe, 1926. LXXV1I, p. a3-a4.