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De la durée à la distance : l'évaluation des distances maritimes dans le monde gréco-romain

[article]

Année 1993 8-3-4 pp. 225-247
Fait partie d'un numéro thématique : La mesure de la terre
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Histoire & Mesure, 1993, VIII-3/4, 225-247

Pascal ARNAUD

De la durée à la distance : l'évaluation des distances maritimes dans le monde gréco-romain

« De Rhodes, la traversée à Alexandrie, par vent du nord, est de quelque quatre mille stades, et du double en cabotage. Mais au dire d'Eratosthène, ce sont là simples conjectures de marins concernant la traversée, les uns fournissant ce chiffre, d'autres n'hésitant pas à parler de 5 000 stades ; quant à lui, au moyen des gnomons à ombre, il aurait trouvé 3 750 stades ».

Etrange assertion que celle qui, sous la plume du géographe Strabon (II. 5. 24, С 126), semble faire dépendre du temps et du vent l'énoncé, non d'une durée, mais bien d'une distance, calculée par des marins ! La mesure ainsi obtenue recueillait de la part du savant alexandrin Eratos- thène, directeur de la Bibliothèque du Musée, un mépris évident. Elle paraissait en effet assez élastique, puisque, sur la foi des « marins », on obtenait une valeur qui fluctuait entre 4 000 et 5 000 stades, et reflétait une connaissance plus empirique que réellement scientifique, alors que la distance exacte entre les deux points, supposés alignés sur le méridien de référence du système géographique d'Eratosthène, pouvait être précisément établie par le calcul. Néanmoins, Strabon préférait au calcul gnomonique, fondé sur la différence des latitudes, l'estimation intuitive de l'intervalle entre les deux points à 4 000 stades, quoiqu'elle ne fît pas l'unanimité. Contre la double autorité de Posidonius et d'Eratosthène, il optait pour une valeur consensuelle fondée sur l'expérience des marins : la durée moyenne du voyage entre Rhodes et Issus s'établissait à 4 jours et 4 nuits, ce qui correspondait à une distance de 4 000 stades (J), soit 1 000 stades pour 24 heures de navigation.

Ces moyennes bien assurées par l'expérience pouvaient sembler plus sûrement établies, partant, plus fiables, que les calculs les plus brillants. Si l'on sait à quel point la navigation pouvait s'avérer aléatoire dans l'Antiquité, la référence à ces moyennes nous renseigne sur l'existence de véritables lignes de navigation assez fréquentées pour que l'on connût précisément la durée normale de la relation et que l'on pût en inférer une distance. Il est de fait très remarquable que, pour des régions peu fréquentées, ou d'exploration récente, les géographes anciens ne se hasardent pas à avancer des distances chiffrées : ils reviennent d'ordi-

1 . Le consulaire Mucien, contemporain de Vespasien, évaluait également à 4.000 stades la distance entre les deux points (Pline l'Ancien, Hist. Nat., V). Diodore de Sicile (III. 34) évaluait pour sa part la durée du trajet à 4 jours et 4 nuits de navigation.

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