UN QUART DE SIECLE DE GRAMMAIRE GENERATIVE: DE L''ENUMERATION A LA RESTRICTION
Blanche-Noëlle GRUNIG
(Université de Paris VIII
ERA CNRS 964 et DRLA V)
Énumérer toutes et seulement toutes les phrases d''une langue en associant à chacune d''elles une structure, tel était bien le but premier de la grammaire générative des premiers temps, qui lui a d''ailleurs valu la présence en son nom de l''épithète devenue fameuse. Aucune inquiétude à concevoir en ce qui concerne l''infmi : il n''est par défmition pas à atteindre. Nous en sommes tous instruits et l''essentiel est le potentiel représenté par tel ou tel système de règles explicitées (étant bien entendu que chaque système n''est qu''hypothèse ou tentative que d''autres peuvent remplacer). Pareil but énumératif (ainsi que les moyens pour l''atteindre que sont essentiellement les règles de réécriture et les transformations*) indique clairement le rapport à la logique du Chomsky d''antan: il adhère aux recherches sur les langages formels, avec cette limite à la formalisation qu''impose, bien légitimement, le respect de la complexité des structures syntaxiques aperçue dans les langues naturelles grâce à
* Nous conservons ce terme plutôt que d'employer celui plus récent de Règles Transformationnelles. Nous ne tiendrons par ailleurs pas compte de ce que l'on peut envisager de «supprimer» le Mouvement. Nous n'avons souligné par une majuscule initiale que ceux des termes techniques qui ne sont sans doute pas encore passés dans l'usage courant de tous les linguistes ni dans celui des chercheurs qui veulent bien dialoguer avec eux.
«supprimer » le Mouvement. Nous n''avons souligné par une majuscule initiale que ceux des termes techniques qui ne sont sans doute pas encore passés dans l''usage courant de tous les linguistes ni dans celui des chercheurs qui veulent bien dialoguer avec eux.
