Faire des vagues : les études féministes et le mouvement des femmes

Jalna Hanmer

Après plusieurs essais infructueux d'introduction de ce texte sur la théorie, l'action et les études féministes, j'ai finalement décidé de parler de moi. Je n'évoquerai pas mon expérience personnelle, mais plutôt ma biographie qui, je crois, n'est pas très différente de celle de beaucoup d'entre vous. J'occupais déjà un poste d'enseignante à l'université quand j'ai commencé à faire des cours d'études féministes. J'étais déjà engagée dans le mouvement des femmes ou le MLF ainsi qu'on l'appellait à l'époque quand j'ai obtenu un poste à l'université. Ma situation actuelle est identique à celle de nombreuses collègues au Royaume-Uni : je coordonne une maîtrise en études féministes mais je ne suis pas engagée pour les enseigner. Ceci dit pour indiquer, brièvement, la position institutionnelle des études féministes dans l'enseignement supérieur et leur rapport aux disciplines académi-, ques traditionnelles ainsi qu'aux enseignements universitaires à orientation professionnelle tels que les licences en travail social. Je suis maître de conférences en travail social, section sociologie, mais je passe l'essentiel de mon temps à enseigner, gérer, mener des recherches et publier dans le cadre de ce que nous appelions les études féministes.

A l'université de Bradford, les études féministes ont débuté à l'initiative d'enseignantes qui, ensemble, ont élaboré un programme irréprochable sur le plaa académique et sans implication financière pour l'institution puisque la réalisation de ce programme ne nécessitait aucun nouveau poste d'enseignant, aucun livre ni aucune autre ressource financière. Dans ces conditions, l'université n'a pas pu le refuser. Dans mon domaine académique, les sciences sociales appliquées, je suis la seule personne du département à occuper - au regard du système hiérarchique universitaire - la position nécessaire et suffisante pour coordonner les cours d'études féministes. On ne peut, en effet, demander aux professeures à temps plein et aux enseignantes non nommées ou temporaires, de prendre en charge l'énorme quantité