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Une grande ville et un bassin : Paris et la Seine / Paris and the Seine : a world city and a river basin

[article]

Année 1992 67-4 pp. 299-303
Fait partie d'un numéro thématique : La gestion environnementale des grands bassins fluviaux
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EGGRAPHIE DE

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Hervé MANEGLIER

Délégué régional Ile de France Agence de l'eau Seine- Normandie

Une grande ville et un bassin Paris et la Seine

Le fleuve et la capitale

L'allure générale que la Seine présente aujourd'hui procède d'une longue histoire au cours de laquelle la nature de son cours a été profondément modifiée pour l'assujétir à des fonctions utilitaires. Il n'est donc pas inexact de dire qu'il s'agit d'un fleuve dénaturé puisqu'il a été tellement apprivoisé qu'il a perdu une bonne partie de ses instincts ou plus exactement de ses écoulements naturels.

La présence de Paris a été le facteur primordial de ces transformations. La ville capitale a toujours pesé d'un poids considérable dans l'économie générale du système hydraulique. La Seine, en effet, a été pour elle, à la fois une route, un aqueduc, voire même, lorsque les vicissitudes des temps ramenaient les famines, un vivier. Il était donc logique que la puissance publique ait, dès le début de l'ère historique, aménagé et entouré de sa sollicitude un élément aussi important, duquel dépendait l'essentiel de l'approvisionnement de la population.

Paris est un don de la Seine

Cette paraphrase d'Hérodote parlant de l'Egypte et du Nil peut parfaitement (à l'échelle près) s'appliquer à Paris. La quasi totalité du bassin versant de la Seine est constitué de terrains sédi- mentaires. La régulation des débits est assurée par des nappes d'eau souterraines importantes (comme celle de la craie ou du calcaire de Beauce) et de ce fait, les affluents qui alimentent le fleuve sont pour la plupart calmes, lents et constants.

Paris est installé presque au centre de ce système, à une altitude faible : 25 mètres, et à équi- distance de la source et de l'embouchure : 350 km. Si la capitale s'est développée à cet endroit, elle ne le doit pas au hasard. L'île de la Cité n'est devenue le berceau de la ville que parce qu'elle reposait sur un gué et que ce gué avait l'avantage d'être situé dans l'axe d'une sorte de gouttière qui, dès les temps préhistoriques, servait de voie de communication nord- sud. C'était la grande route des Pyrénées au Rhin qui conduisait, à l'aube de l'âge des métaux, du pays du cuivre, de l'étain et du fer à celui de l'ambre et des fourrures. C'est ainsi que la ville naquit, fruit du croisement d'une route et d'une rivière.

imposa à la campagne sa paix et sa politique. Comme le voulait le modèle romain, elle devint le grand ordonnateur qui dominait les éléments naturels et contraignait le plat pays à n'être que le pourvoyeur de l'alimentation des citadins. Les éléments essentiels à la vie de la cité trouvèrent tout naturellement le chemin du fleuve pour rejoindre la ville. La voie d'eau était la solution idéale pour transporter des marchandises pondéreuses. On s'affranchissait ainsi des marécages, des fondrières, des collines et des forêts profondes qui rendaient les routes malaisées. Les chemins de terre aux tracés incertains n'étaient pas de taille à lutter avec le chemin d'eau de la Seine.

La Hanse et l'aménagement du cours du fleuve

C'est ainsi que le négoce du blé, du vin et du bois fit la fortune des "marchands de l'eau". Leur puissance et leur richesse est attestée dès le règne de Tibère, par les restes du temple de Jupiter, découverts dans l'île de la Cité, dont les piliers portent la dédicace des nautes Parisiaci. Il est vraisemblable qu'ils continuèrent leurs affaires durant le haut Moyen Age. En 1121 le roi Louis VI leur cède le droit de soixante sous qu'il percevait jusque là sur chaque bateau abordant à Paris avec un chargement de vin. La place de Grève, premier port de Paris, leur appartenait. Par la charte de 1170, Charles VII confirmait par écrit les privilèges dont cette association de marchands jouissait par coutume, en particulier le monopole de tout le commerce empruntant la Seine de Mantes à Paris.

Philippe Auguste étendait, quelques années plus tard le monopole du trafic fluvial de la Hanse parisienne jusqu'à Auxerre, aux portes de la Bourgogne. En vertu de ces privilèges, tout marchand étranger à la corporation (on disait marchand forain) qui franchissait cette frontière devait impérativement être accompagné d'un bourgeois de Paris, membre de la Hanse. C'était ce que l'on appelait "prendre Compagnie française". Un compagnon désigné par la Hanse était commis pour surveiller la montée ou la descente du bateau, le chargement ou le déchargement des marchandises. Il devait pour cela rester à bord. En contrepartie de ce pilotage surveillé, la Hanse obtenait la moitié du gain provenant de la vente de la cargaison. (Il faudra attendre la grande ordonnance de décembre 1672 pour que ces droits soient supprimés par Louis XIV).

Sous la domination romaine la prééminence de la Aux yeux des marchands, ce prélèvement était voie d'eau sur la voie de terre s'affirma. La ville justifié par la nécessité d'assurer un entretien

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