Chronique hydrologique de l'année 1980

C'est avec un réseau plus complet que celui de 1979 qu'a été établie la chronique 1980, puisque le S.R.A.E. a fourni les données de quelque 50 stations, les Cellules d'étude des Débits de Dijon, Grenoble, Limoges (résultats provisoires) pour 45 stations, les Services EDF de Grenoble, pour 21 stations, enfin la C.N.R. pour une douzaine de stations. La région Rhône-Alpes a pu être quadrillée d'informations de façon satisfaisante mais malheureusement avec un certain retard, les dernières données nous ayant été communiquées fin mai 1982... Ce retard est dû à diverses causes, entre autres des pannes d'ordinateur et de programmation, des changements de tutelle ministérielle (Cellules d'étude des débits (1)), etc.. Heureusement pour l'actualité hydrologique, la Revue de Géographie de Lyon a publié peu de temps après l'arrivée de l'événement, un copieux article de G. Staron sur la spectaculaire crue de la Loire survenue en septembre 1980 (2). Nous ne reviendrons pas sur cet aspect événementiel de la chronique en nous réservant de donner simplement les informations régionales spatialement plus étendues et temporellement moins ponctuelles et en y ajoutant un aperçu sur les crues qui sévirent durant l'été sur la partie rhodanienne et jurassienne de la région Rhône-Alpes.

A l'occasion des études concernant précisément les phénomènes paroxysmaux, cette année encore, nous verrons apparaître la dichotomie de comportement entre le bassin de la Loire et celui du Rhône, entre les aflfluents de rive gauche et de rive droite, entre ceux de l'avant pays et ceux de la zone montagnarde, et enfin entre le Nord et le Sud de la région Rhône-Alpes (de part et d'autre des bassins de l'Eyrieux, de la Drôme et du haut Drac).

L'année 1980 prolonge, dans la continuité de 1979, la période de relative abondance qui règne depuis 1976 et se caractérise par 3 phases paroxysmales de l'hydraulicité :

— en hiver (décembre à février),

— en été (juin à août),

— en automne (septembre à novembre).

Au total, il n'est guère de mois qui apparaisse comme inférieur à la normale calculée sur la plus longue période possible, arrêtée à 1979 ou 1980.

I. — Une année d'abondance excédentaire pour la majeure partie de la région Rhône-Alpes

Les débits mensuels et annuels portés sur les tableaux I sont ceux des stations du réseau de référence tel que nous l'avons établi en 1979 afin de permettre, dans la mesure du possible, une comparaison interannuelle. Quelques stations du S.R.A.E. comblant des lacunes régionales ont été ajoutées. Toutes ne figurent pas dans les tableaux mais toutes ont servi à l'établissement de la documentation chiffrée et cartographiée sur l'hydraulicité.

Celle-ci est supérieure à la moyenne dans tous les départements concernés sauf dans la partie de haute montagne (hauts bassins de l'Arve, de l'Isère, de l'Arc, de la Romanche et du Drac) ainsi que dans le sud (bassins de la Drôme, du Roubion, du Jabron, de l'Aygues en rive gauche, du Doux, de l'Eyrieux et de l'Ardèche en rive droite).

Dans les autres bassins hydrologiques, y compris dans les stations du Rhône entre le Léman et Beaucaire, les coefficients d'hydraulicité annuels varient de 1.10 à 1.50 sans qu'il soit possible