LES PRÉALPES FRANÇAISES DU SUD

D'APRÈS RAOUL BLANCHARD

par Philippe Arbos

Avec les Préalpes du Sud (1) qui .s'étendent sur 11.500 km2 (contre Л.50О km2 aux Préalpes du Nord), M. Blanchard s'attaque ù lu plus vaste des régions entre lesquelles les Alpes françaises se partagent. Ample domaine ou ne se dénombrent pas moin-i de 50.4 communes: c'est dire tout ce qu'ont demandé de temps et de patience le.s recherches que l'auteur a poursuivies avec un soin peut-être plus méticuleux encore nue pour les précédents volu- ms; car il ne disposait pas, pour s'élayer, de travaux comme ceux de Blachc, Allix, Onde, dans les Alpes du Nord et par suite, il a dû tout voir et tout élaborer par lui-même. Outre les enquêtes sur le terrain les deux volumes 1res richement illustrés que M. Blanchard nous présente se fondent sur une bibliographie abondante, ci, mieux encore, utilisent largement les documents d'archives. C'est dire la personnalité de ce travail de première main, d'autant plus méritoire qu'il a été préparé et exécuté durant les mois sinistres où .sévissaient dans les Alpes les difficultés de communication et l'insécurité.

Les Préalpes du Sud, qui étaient jusqu'ici l'une des moins connues parmi Jps régions alpestres, sont fortement marquées au signe de l'uniformité. Entre les sept unités que M. Blanchard y distingue 'dix avec les trois brèches du Var, du Verdun et de la Durance), les ressemblances l'emportent sur. les différences. Pas de ces fruits bien Irappé* qm opposent au Nord les Bauges à la Chartreuse, le Ven-ors au Clin biais. Ai:s>i par une innovation que les résultats justifient, M. Blanchard saisit ( ette masse d'un seul bloc, sans isoler les différents massifs; il ne consider,* ■> part que la morphologie et l'économie fies grandes brèches; pour le reste <'e son domaine, il trace une série de tableaux d'ensemble, mais bien entendu nuancés de sorte qu'apparaissent les traits par où chaque peine unité s'individualise1.

Le fait capital c'est la nature médiliTnu^-enne du climat, qui se retrouve jusque flans le lointain Dévoluy. Climat méditerranéen, sécheresse, il est banal de lier ces deuv fermes. M. Blanchard rénove la question par la vigueur avec laquelle il centre autour de la notion fie sécheresse tous les divers éléments du climat comme par les modifications qu'il apporte a quelques vues de M. Bénévrnt. Il es|. en effet am^nê à supposer que la faiblesse relative des pluies qu'on observe au Nord du Ventoux est due à l'atlénualioh. de .souffles méditerranéens plutôt, qu'à celle de courants atlantiques. Il constate d'autre part que le domaine du regime de transition méditerranéen, de-fini par B. Bénévent comme comportant une sécheresse d'hiver plus marquée que celle d'été, s'est rétréci au cours du dernier trentenaire; dans les Préulpes du Sud, il a céié la place au régime médi- lerranéen pur à pénurie essentiellement estivale.

L'empreinte méditerranéenne marque partoi:* lu végétation. M. Blanchard se refuse à suivre la lhe.-e fie M. Mal. nuit, reprise par plusieurs bďa-