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La géographie politique du Cameroun septentrional sous mandat britannique

[note critique]

Année 1961 377 pp. 86-90
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LA GÉOGRAPHIE POLITIQUE DU CAMEROUN SEPTENTRIONAL SOUS MANDAT BRITANNIQUE

Le résultat du plébiscite organisé par les Nations-Unies au Cameroun septentrional, qui a fait ressortir une majorité en faveur de l'ajournement de toute décision quant au statut futur de ce territoire, a surpris la plupart des observateurs. Gela signifie que, tandis que la Nigeria accédera à l'indépendance en octobre 1960, le Cameroun septentrional continuera à dépendre de l'administration anglaise. La conviction que le désir d'union avec la Nigeria l'emporterait était basée sur l'opinion que le Cameroun septentrional faisait partie des anciens royaumes d'Adamaoua et du Bornou, divisés en 1893, lors de la délimitation des frontières anglo-allemandes. Quand l'Allemagne fut éliminée comme puissance coloniale, en 1919, et que furent établis les mandats français et anglais, le fait que ces deux royaumes se trouvaient réunis sous tutelle britannique fut jugé rationnel. On pensait que la nouvelle frontière anglo-française correspondait mieux aux réalités politico-ethniques de ces régions que l'ancienne frontière anglo -allemande. Cette opinion était apparemment confirmée parles élections au Parlement régional de candidats du N.P.C. (Congrès des peuples du Nord), le parti au pouvoir en Nigeria septentrionale. Il convient donc d'analyser la situation politique de cette région, en se plaçant au point de vue de la géographie politique. Cette étude complétera celle qui, précédemment, traitait surtout du Cameroun méridional1. Le Territoire. — Le Cameroun septentrional est constitué par deux étroites bandes de territoire, au Nord et au Sud de la Bénoué. La bande septentrionale s'étend sur 350 km au Sud du Tchad, sur une largeur moyenne de 54 km. Administrativement, ce territoire est divisé entre les provinces d'Adamaoua et du Bornou, la plus grande partie se trouvant dans la province du Bornou. Le secteur du Bornou comprend les plaines peu accidentées du Bassin du Tchad ; la province de PAdamaoua englobe lei hauteurs du Mandara dont les sommets s'élèvent jusqu'à 1 400 m. Toute cette régiflf» Nord est desservie par des routes longitudinales praticables en toute saison. Le Sud de la Bénoué dépend, pour la plus grande partie, de la province de l'A<|a- maoua ; seule, une petite section de la "vallée du Donga est située dans la province de la Bénoué. Cette bande a une longueur d'environ 320 km sur une largeur moyenne de 100 km. Elle s'élève généralement à plus de 750 m et forme un massif qui se relit aux plateaux orientaux du Bamenda (Cameroun méridional). Les rivières qui coulent vers l'Ouest ont creusé dans ces massifs des vallées profondes dont les plus importantes sont celles du Donga et du Temba. Les eaux se déversent dans les plaines de la Bénoué et les vallées constituent les seules voies d'accès. Mais le manque de voies longitudinales isole les divers bassins.

1. J. R. V. Prescott, Les régions politiques des Camerouns anglo-français ( Annales de Géographie, no 367, 1959, p. 263-267).

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