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LA HAUTE-BRIE1

Relief et régions naturelles

(Pl. IX.)

Basse-Brie et Haute-Brie

Haute-Brie. — Au sortir de Paris, les lignes de Mulhouse et de Lyon montent sur le plateau briard. Sur une nappe presque horizontale de meulières et d'argile, s'étendent les terres à céréales. Le regard suit la haie monotone des peupliers de la grand' route et s'arrête sur le mur blanc de la grosse ferme isolée. La forêt barre partout les horizons rectilignes. Brusquement, elle interrompt les labours, percée de routes régulières et droites comme les allées d'un jardin à la française. Parfois, au-dessus de la plaine, émerge à peine un monticule sableux que signale une tour ou une église.

Au Nord-Est d'une ligne joignant Esbly à Donnemarie-en-Mon- tois, le paysage briard change de caractère. Le relief qui, jusque-là, ne dépassait guère au Nord 110 mètres, au Sud 140 m., se relève par ressauts successifs jusqu'à la Montagne de Reims : la meulière de Brie y culmine à 287 m. Les vallées, dans le Sud-Ouest de la Brie, sont rares ; elles ne s'enfoncent guère plus bas que les marnes et les calcaires de la série du gypse.

Au Nord-Est, au contraire, elles se multiplient, creusées profondément dans des terrains très variés dont l'échelle stratigraphique se modifie rapidement d'un point à un autre. La surface du plateau perd son aspect tabulaire : le rythme de la succession des bois et des cultures se modifie sans cesse ; l'aspect bocager alterne avec la forêt et les grands espaces découverts. La route monte et descend constamment.

Ces modifications du paysage correspondent le plus souvent à des variations de la structure du sous-sol ; elles caractérisent de véritables petites sous-régions naturelles. Les nuances qui créent leur diversité contrastent avec l'uniformité d'aspect de la partie basse du plateau.

Ainsi s'opposent la Haute et la Basse-Brie. Mais leur différence de structure n'a été mise en valeur dans la topographie que par l'action de plusieurs cycles d'érosion successifs2.