Les archives orales , le point de vue d’un conservateur
Mañe-Paule MRNA U PD
Demander à un conservateur de parler des archives orales, c’est de la part des organisateurs d’un colloque se confronter au risque d’une querelle terminologique de bien peu d’intérêt pour les auditeurs pour qui ces documents sont des «sources » peut-être un peu spécifiques, mais aujourd’hui bien banalisées malgré tout.
Rassurez-vous, je n ’. entrerai pas dans ce débat et ne vous assommerai pas dès le départ par une définition stricte de ce que sont, en archivistique «intégriste », les archives orales. Mon propos portera donc sur les «archives orales » au sens large, tel qu’il a été entendu par Georgette Dlgey dans le rapport qu’elle a remis au Conseil économique et social en 2001 1 , et s’attachera même plus spécialement à ce que les professionnels préfirent dénommer les témoignages oraux qui sont, de fait, la documentation la plus fréquemment utilisée en sciences sociales.
De rapport que les conservateurs (ou les archivistes pour élargir le propos) entretiennent avec ce matériau de l’histoire est complexe, fait à la fois d’investissement et de rejet, de crainte toujours et de suspicion parfois.
Des relations sont pourtant anciennes puisque dès 1970, le Manuel d’archivistique consacrait un chapitre entier aux «documents audiovisuels » rédigé par jean Glénisson .
1 «Les “archives orales” : rôle et statut ». Avis présenté par Georgette Elgey, Avis et rapports du Conseil économique et social Les journaux officiels, 2001.
2 GLÉNISSON (Jean), «Les documents audiovisuels », Manuel d’ archivistique, Paris, Imprimerie nationale, 1970, p. 540-555.
Ca Cassette des archives, n° 247 / année 2017-3