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Intervention de Jean-Marc Berlière

[article]

Année 2012 225 pp. 39-47
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La Gazette des archives, n° 225 / année 2012-1 Jean-Marc BERLIÈRE

Je m’intéresse depuis trente ans à un objet d’étude particulièrement «sale » , politiquement incorrect et donc sans légitimité scientifique : la police. J’aurais travaillé sur n’importe quel autre sujet, l’imaginaire sexuel du boucher chevalin ou les répercussions psychologiques des transformations haussmanniennes sur la population parisienne, je pense que j’aurais eu beaucoup plus de considération. Mais pendant vingt ans j’ai senti ce regard en coin réservé à celui qui s’intéresse aux «poubelles de l’histoire » ! Pour les uns, j’étais un naïf manipulé par une institution qui, comme chacun sait, excelle dans cet exercice et incarne la répression, des gens qui étaient/ sont «pires que les SS » . Pour les autres, mon intérêt était forcément politiquement suspect, ce que j’ai compris lorsqu’un étudiant m’a dit un jour, en réaction à un sujet d’étude que je lui proposais : «je ne peux pas passer pour un " faf " auprès des autres ! » S’intéresser à la police vous catalogue à l’extrême droite... Heureusement que les gens qui travaillent sur le génocide ne sont pas systématiquement assimilés aux génocidaires ! En réalité, je me demande toujours comment on peut interroger l’État et la société sans s’intéresser à la police, et bien sûr à ses archives. Je n’avais aucun rapport a priori avec la police, aucun policier ni gendarme dans ma famille, pas de victime non plus, rien. Tout simplement, mon âge fait que j’ai été élevé dans une université largement dominée par la vulgate marxiste – qu’on songe à Le Roy Ladurie, F. Furet, A. Soboul, M. Agulhon…– et où il n’y avait pas de sujet plus légitime que la classe ouvrière. Comme je travaillais donc sur ce sujet, j’ai été amené à m’intéresser de plus en plus à ces rapports de police que je consultais régulièrement. Après avoir examiné pendant des mois les rapports d’un commissaire de la police spéciale des chemins de fer, j’ai eu évidemment envie d’en savoir plus sur cette fonction, ce personnage, son recrutement, sa formation, sa rémunération, etc. Avec une immense naïveté, j’ai cherché dans les bibliothèques, persuadé que comme pour l’Église ou l’armée, j’allais pouvoir lire des thèses conséquentes sur la police. C’est ainsi que j’ai découvert un trou noir historiographique : en dehors des ouvrages bien particuliers, il est vrai,

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