L'INDUSTRIE DU PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR ET MOYEN DE LA GROTTE DE COUPE-GORGE A MONTMAURIN (Haute-Garonne)

par Claire GAILLARD

Les grottes de Montmaurin, cadre géologique

Montmaurin, près de Saint-Gaudens, au sud-ouest de Toulouse, se trouve à l'extrémité ouest des Petites Pyrénées. Ce chaînon calcaire est bordé de grottes célèbres par leur intérêt préhistorique. Parmi les plus connues, on peut citer, d'est en ouest, les grottes de l'Herm, du Portel, du Mas-d'Azil, d'Aurignac... Et à l'extrémité nord-ouest, dans un îlot isolé par la Save, affluent de la Garonne, la grotte de Lespugue et les grottes de Montmaurin.

Le calcaire danien qui constitue les Petites Pyrénées présente ici un faciès purement marin, alors qu'à l'est il est plutôt lacustre avec des passées marines à zones siliceuses. Il forme un pli calcaire au milieu des sédiments du bassin d'Aquitaine : molasses marneuses de l'Helvétien et Tortonien inférieur, argiles et petits galets (de lydienne notamment) du Pontien, puis formation de Lannemezan à galets de quartzite.

La grotte de Coupe-Gorge fait donc partie de ces grottes, dites de Montmaurin. Il s'agit d'un ensemble de cavités plus ou moins reliées les unes aux autres, et qui constituent un important réseau karstique, drainé par la Seygouade, affluent de la Save. Au nord-ouest du village de Montmaurin, cette petite rivière entaille le massif calcaire sur une longueur de 800 m et y creuse de véritables gorges.

C'est l'ouverture de carrières à ce niveau de la vallée qui a fait découvrir la plupart des grottes de la commune : la Terrasse, Coupe-Gorge, la Niche... Mais depuis toujours on connaissait la grotte de Montmaurin, rebaptisée ensuite grotte Boule pour la différencier des autres et pour rendre hommage au premier savant qui en étudia les ossements : Marcellin Boule.

Le réseau karstique que constituent les grottes de Montmaurin est particulièrement développé sur quatre niveaux qui correspondent sans doute à quatre stades d'enfoncement de la Seygouade :

le très haut niveau ne se manifeste que par la présence de vastes poches de terre remplies d'un conglomérat coloré par les oxydes métalliques, à 60 m au-dessus de la rivière ;

Gallia Préhistoire, Tome 25, 1982, 1.