LA CACHETTE DE HACHES A TALON DE NOELLET
par Michel GRUET1 et Alain BRAGUIER
Circonstances des trouvailles
Une découverte fortuite d'une cachette de l'Age du Bronze fut faite, il y a environ 25 ans, dans le nord-ouest du département de Maine- et-Loire, sur la commune de Noellet, à 16 km à l'ouest de Segré. C'est à 375 m au sud de la ferme de La Bretonnaie, elle-même située à 1,4 km au sud du bourg, que se situe la grande parcelle n° 5102 (fig. 1). Notre plan précise à deux ou trois mètres près, l'emplacement de la trouvaille vers l'angle sud-ouest de ce champ qui présente une pente douce vers l'est. En ce point M. Louis Guérin, cultivateur à La Bretonnaie, avait trouvé une première hache de bronze en 1936. C'est sept à -huit ans après cette date que le plus gros de la cachette apparut, à 30 cm de la surface, révélé par un labour plus profond. La date reste imprécise mais se situe néanmoins vers la fin de l'« occupation » en 1943 ou 19443. Le butin se composait uniquement de haches à talon. Un article de journal, paru en 19684, parle d'une quarantaine de ces objets. L'inventeur, un peu imprécis,
Environnement
1. Voir Gallia Préhistoire, 18, 1975, p. 157. Complément à « l'Age du Bronze en Anjou », par Gérard Cordier et Michel Gruet.
2. Section G du cadastre rénové au 1250 millième.
3. Une plaisanterie du curé du lieu parlant de « dépôt d'armes clandestin » situe l'époque.
4. Le Courrier de V Ouest, du 18 mai 1968, sous le titre : « Noellet révèle un « trésor » de l'Age du Bronze trouvé il y a 25 ans ».
dit actuellement 25 à 30. Son fils avance le chiffre de 33. Le Dr Delestre de Combré est formel : il y en avait 32. Elles étaient disposées « en rond comme dans un nid de poule » se plaît à répéter le découvreur. Nous n'avons pu lui faire préciser s'il s'agissait d'une disposition rayonnante avec les tranchants convergents au centre. Une telle disposition permet en effet le groupement d'une trentaine de haches sur la faible surface circulaire d'un « nid de poule». Les haches n'étaient pas, dit-il, superposées. Ni poteries ni débris ligneux ne furent remarqués. Les haches furent dispersées chez des parents et des amis de M. Guérin.
Le sol argileux de Noellet, sur fond de schistes tendres briovériens, fut plus précocement défriché que la surface des synclinaux primaires voisins où domine le grès armoricain et qui ont encore un fort couvert forestier5. Nous sommes là dans une région voisine des Marches bretonnes, près de l'Ille-et- Vilaine et de la Loire-Atlantique, région angevine toutefois, qui apparaît pauvre en bronzes protohistoriques par comparaison avec le sud de la Loire : Mauges et Saumurois.
Très proches, un à deux kilomètres ou moins, deux trouvailles sur la commune de Saint- Michel-et-Chanvaux sont à citer : un beau
5. Carte géologique 80 000e, n° 91. Château-Gontier.
Gallia Préhistoire, Tome 22, 1979, 2.
